Antoine Koch a toujours eu de la suite dans les idées et une vision de son destin à long terme. Lorsqu’il disputait la Solo Le Télégramme Côtes d’Armor en 1997 et 1998, il se projetait déjà dans le Vendée Globe. Les circonstances et l’opportunité de succéder à Philippe Monnet l’ont propulsé à la barre du trimaran Sopra Group il y a maintenant 18 mois.
Passionné de technique
D’équipier intérimaire , il est devenu le skipper titulaire. Avec les obligations liées à la fonction." Ce qui me passionne c’est de travailler tous les aspects du métier la gestion du projet , le développement technique qui correspond à ma formation et la partie sportive." La difficulté du challenge ne semble pas l’effrayer outre mesure. " Lorsqu’il m’a été proposé j’ai réfléchi. Pour SOPRA c’était le choix d’un projet jeune s’inscrivant dans la durée, avec l’idée de bosser sérieusement et discrètement. L’objectif majeur étant la Route du Rhum , cela me laissait le temps pour me préparer. J’ai réuni une équipe, on a navigué pour bien comprendre le bateau. Le constat de déficits de vitesse établi , la priorité était un chantier de de mise à niveau. "
Fiabilité et gain de poids ont été les axes directeurs de cette évolution profonde. Dans un souci de simplication, de nombreux winches ont été supprimés, le réglage longitudinal du mât a été abandonné. Des barres de flèches disparues ces dernières années sur tous les multis sont réapparues sur Sopra " Avec les haubans en fibre(PBO) le gréement n’est pas lourd et le gain est de 100 kilos sur le tube de mât " explique Antoine qui à l’image de son modèle Michel Desjoyeaux est un fondu de technique.
" Tout peut arriver …"
Faute de confrontation directe avec ses adversaires , on manque de repères précis sur le potentiel réel du nouveau Sopra Group. Son pilote lui le connaît car il a avalé les milles ces derniers mois pour faire connaissance avec sa monture. " J’ai fait pas loin de 10 000 milles." Il ne part pas à l’abordage dans l’inconnu mais est conscient que ce baptème du feu sur un trimaran de 60 pieds ne sera pas une sinécure. " Ce sont des bateaux stressants. Il faut être tout le temps sur le qui -vive ,anticiper la météo pour ne pas se faire piéger. On sait que tout peut arriver y compris le chavirage…"
Le discret Antoine Koch aborde l’histoire avec humilité et une vraie détermination " Mon objectif est de faire une course propre , d’amener le bateau en face en bon état et de réussir une belle trajectoire sur l’Atlantique. " Pour y parvenir , il sera routé par Jean Yves Bernot dont il a été l’assistant dans la transat anglaise et la Jacques Vabre. La bonne méthode pour enrichir son bagage météo. Car si ce jeune homme discret croit en sa bonne étoile, il sait aussi retenir les bons conseils pour tracer son chemin.
Gilbert Dréan