Depuis 1983, quatre des six vainqueurs de la Louis Vuitton Cup ont remporté l’America’s Cup : Australia II en 83, Stars & Stripes en 87 (USA), Black Magic (NZL) en 95 et Alinghi (SUI) en 2003.
Onze concurrents, vingt duels et seulement quatre places en demi-finales Rappelant le système du « match aller – match retour », les 11 challengers s’affronteront une fois sur le Round Robin 1, puis une seconde fois sur le Round Robin 2 ; et ce, dans le même ordre. Chacun dispose donc de 20 matches pour accrocher l’une des quatre places disponibles en demi-finales. Après plusieurs années de préparation et d’investissements financiers, humains et technologiques, aucune des 11 équipes ne peut passer à côté de ce moment. Tout va aller très vite, trop vite penseront certains et à chaque nouveau match la tension montera d’un cran. Tous les soirs, le visage du classement évoluera et avec lui le destin de chaque équipe. Quoi qu’il arrive, la 32e America’s Cup s’arrêtera au plus tard le 7 mai pour sept syndicats.
Les « bigs three » avec leur deuxième nouveau bateau
Second de l’Act 13 et vainqueur du Louis Vuitton Ranking (Classement des Challengers des Acts 4 à 13), Emirates Team New Zealand attaque les Round Robins avec 4 « points bonus » équivalent à deux victoires (1 victoire en RR = 2 points). Helen Clark, Premier Ministre néo-zélandais sera lundi « 18e homme » à bord du bateau « Kiwi » : « C’est une grande fierté pour toute l’équipe, » a déclaré le skipper Dean Barker, à la conférence de presse tenue ce matin à Valencia. « Sans le soutien de l’ état néo-zélandais après notre défense de 2003, nous ne serions probablement pas ici aujourd’hui. »
Les deux autres « gros » challengers : BMW Oracle Racing et Luna Rossa Challenge, parfois approximatifs lors de l’Act 13, se doivent d’être absolument irréprochables sur ces Round Robins pour prendre place parmi les quatre demi-finalistes. Même logique « sur le papier », leur avancée dans la compétition n’est pas encore acquise. Rappelons que sur l’Act 13, Mascalzone Latino – Capitalia Team termine à 3 points devant Luna Rossa Challenge et que BMW Oracle Racing termine 10e de la 5e manche, suite à un problème sur l’étai creux de USA 87.
Si Luna Rossa Challenge a déjà couru l’Act 13 à bord de ITA 94, Emirates Team New Zealand et BMW Oracle Racing engageront leur seconde nouvelle monture pour la première fois dans la compétition : NZL 92 et USA 98.
Sérénité relative pour les uns
Comme sur l’Act 13, Mascalzone Latino – Capitalia Team et le Desafío Español 2007 régateront également avec leur second nouveau bateau : ITA 99 et ESP 97. Avec Team Shosholoza et United Internet Team Germany, ces quatre équipes se sont entraînées en match race cette semaine tout en
permettant aux marins de prendre un peu du repos. Néanmoins, le Polonais Karol Jablonski, skipper du Desafío Español, confiait ce matin être un peu sous pression : « En tant qu’équipe nationale, le pays nous regarde et nous avons logiquement une pression supplémentaire ».
Irrégulier dans le dernier Act et souffrant de l’arrivée tardive de leur nouveau bateau, le son de cloche était un peu différent du côté de Victory Challenge. « Le temps de prise en mains de SWE 96 a empiété sur nos entraînements en match race. Nous commençons le Round Robin 1 par un match important contre Team Shosholoza. Nous avons de gros enjeux mais nous sommes prêts à attaquer » expliquait Magnus Holmberg.
Grandes manouvres pour d’autres
Révolution dans le camps français cette semaine. Après des régates en flotte décevantes (Areva Challenge a terminé 9e de l’acte en flotte), Thierry Peponnet a laissé jeudi sa place de tacticien à Tanguy Cariou. L’ex-barreur de Areva Challenge avait été remplacé le 6 juillet 2006 par Sébastien Col. « Thierry a proposé lui-même cette solution. Nous espérons que ce changement donnera un nouveau souffle à la cellule arrière*, si jeune soit-elle. Nous nous sommes déjà entraînés dans cette configuration. Thierry nous suivra sur le tender (bateau suiveur) et nous aidera à analyser nos performances pour progresser » a déclaré le barreur français.
Depuis leur démâtage sur la 3e manche de l’Act 13, l’équipe de +39 Challenge travaille jour et nuit pour réparer le mât brisé. Les Italiens courront lundi avec un mât « version 4 » prêté par Alinghi. « Certains n’ont pas dormi dans un lit depuis une semaine. De trois, le mât est maintenant en deux morceaux. Nous espérons le réparer avant la fin du Round Robin 1 » a confié le skipper Iain Percy.
Chez China Team, l’équipe à refait cette semaine le profil du voile de quille de CHN 95. « Nous formons désormais un vrai groupe. La pression sera moins sur nous que sur les grosses équipes pour qui gagner contre China Team est une nécessité ! » plaisantait Pierre Mas.