La flotte IMOCA face à des incertitudes météo

Brit Air Route du Rhum 2010
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Les fichiers météo ne s’accordent que sur un seul point : le vent sera léger, voire très très léger. Reste à savoir de quelle direction ce léger zéphyr soufflera. Roland Jourdain (Veolia Environnement) occupe la première place depuis maintenant une semaine. Les routes convergentes du leader et de son dauphin pourrait mettre fin à l’option décalé au sud, puis à l’est, d’Armel Le Cléac’h (Brit Air) toujours aussi menaçant. Le ralentissement par devant devrait également profiter aux poursuivants de Jourdain dont Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3). Tout au sud, Arnaud Boissières (Akena Vérandas) et Michel Desjoyeaux (Foncia), qui affichent plus de 550 milles de retard, sont encalminés de l’autre côté de cette immense zone sans vent.

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Les Class 40 s’éparpillent dans tous les sens. Mais Thomas Ruyant (Destination Dunkerque) trace toujours sa trajectoire avec autant d’inspiration que de conviction. Pourtant, difficile aussi ne pas saluer la résistance et la force d’opposition que manifestent ses poursuivants. Plus bas, Nicolas Troussel (CMB), fidèle au poste, endosse toujours de très belle manière le dossard d’éclaireur éclairé sur les chemins du Sud. Il joue la carte de son option à fond, paré à en titrer tous les bénéfices à la première occasion. Au centre, Yvan Noblet (Appart City), premier poursuivant de l’incroyable meneur de troupes, a, lui, désormais pris ses quartiers sur une route médiane, en pole position pour passer en mode attaque à la moindre opportunité. Il est lui-même suivi, et cerné sur bâbord comme sur tribord c’est selon, par Sam Manuard (Vecteur Plus), Damien Grimont (Monbana), l’Allemand Jorg Riechers (Mare.de) ou encore Jean-Edouard Criquioche (Groupe Picoty.

Toujours en tête de la flotte de Multi 50, Lalou Roucayrol (Région Aquitaine – Port Médoc) bataille ferme dans des petits airs erratiques au nord et voit fondre son avance « comme pétole au soleil » selon son expression. Impuissant, prisonnier d’une bulle sans vent, il ne possède ce mercredi plus que 102 milles d’avance – contre 150 la veille – sur Lionel Lemonchois qui, pour la deuxième fois en deux jours, est le plus rapide de la flotte sur 24 heures. Le skipper de Prince de Bretagne, situé plus au sud, bénéficie pour sa part d’une bonne quinzaine de nœuds mais progresse au près, prudemment afin d’éviter un nouveau problème technique.

Ils sont encore quatre solitaires en mer dans la classe Ultime depuis l’arrivée en troisième position de Thomas Coville (Sodebo) mercredi après-midi. Pour Yann Guichard (Gitana 11), attendu à partir de jeudi après-midi, et encore plus pour ses trois poursuivants Philippe Monnet (La Boîte à Pizza), Servane Escoffier (Saint-Malo 2015) et Gilles Lamiré (Défi Cancale), la fin de course risque de s’étirer en longueur. La faute à une météo capricieuse. L’absence d’alizés se traduit par une immense zone sans vent à contourner. Seule consolation pour les deux derniers, la régate au contact sera source de motivation pour affronter les calmes de l’Atlantique. D’autant que pour les deux coureurs du pays malouin, la Guadeloupe ne leur offrira ses douceurs que dans 8 à 10 jours. Mercredi après-midi, ils naviguaient bord à bord, à seulement 500 mètres l’un de l’autre.

Dans la flotte Rhum, les trajectoires commencent à converger entre les nordistes, Charlie Capelle (Acapella) et Pierre-Yves Guennec (Jeunes Dirigeants – Lorans) passés au-dessus des Açores et les sudistes arrivés par le large du Portugal. Les premiers naviguent dans un vent de sud-est relativement faible ce mercredi et affichent des vitesses moyennes inférieures à celles des seconds qui profitent actuellement de l’alizé. De ce fait, Andrea Mura (Vento di Sardegna) pointe toujours en tête au classement avec désormais plus de 150 milles d’avance mais le changement notable aujourd’hui, c’est le retour aux avant-postes de Luc Coquelin (Pour le Rire Médecin), 2e et de Julien Mabit (Monopticien.com), 3e.