Quand Francis Joyon dit qu’il met le paquet, on le croit. Il est à 91 milles ce samedi soir à 00h heure française. Il navigue à 31,2 nds contre 26 nds pour Macif depuis 1h. Il a tout à gagner quand François à tout à perdre. La course est loin d’être terminée avec les 55 milles à parcourir autour de la Guadeloupe. Cela promet un final magnifique entre deux marins aux parcours exceptionnels et un beau duel de générations.
Comment expliquer ce différentiel de vitesse ? Le vent d’abord. A 00h15 heure française, Francis a plus de vent 19-18 nds quand François touche 15-16nds. L’autre réponse pourrait être la casse ou du moins un Macif pas à 100% de son potentiel. On sait qu’il a cassé des lattes de sa GV mais qu’il a réparé. Il ne faut pas oublier non plus qu’Idec s’est doté lui aussi de foils. Il est dans une version améliorée de son dernier Jules Verne. Ajouté à cela un Francis Joyon survitaminé qui est à la limite du bateau comme il le dit lui-même et on a peut-être un début de réponse. Il reste également l’aspect physique. Déjà 6 jours de course, il faut être capable de se reposer et les efforts physiques sur ces ultimes sont intenses et épuisants. L’arrivée promet. La moindre erreur peut se payer chère vue la vitesse des bateaux.
Les deux skippers pourront compter sur leur routeur pour éviter les pièges de l’arrivée avec Jean-Yves Bernot pour Gabart et Christian Dumard et Gwenolé Gahinet pour Joyon.
L’engagement des skippers, lui, sera totale jusqu’au bout.
Les passionnés de course au large sont gâtés cette année. On a eu il y a quelques mois l’incroyable scénario sur la Volvo Ocean Race avec la victoire de Dongfeng, va-t-on avoir la même fin d’anthologie sur cette Route du Rhum qui restera magnifique. Les allumettes vont être encore de rigueur pour tenir les paupières des plus accrocs rivés à la carto … et aussi à leur bateau virtuel.