Jean-Pierre Dick : “Il faut fermer les tiroirs émotionnels”

Jean-Pierre Dick Virbac-Paprec 3
DR

Né à Nice en 1965 et vétérinaire de formation, sa première grande régate internationale était en 1987 lors de l’Admiral’s Cup. Mais ce n’était qu’en 2002 qu’il s’est vraiment lancé dans la course au large en décidant de participer au Vendée Globe. Ses deux tentatives n’étaient pas à la hauteur sportive espérée. Il a terminé la première à la sixième place et s’est vu contraint à l’abandon après avoir mené la flotte pendant une bonne semaine, ce qui explique sa décision de repartir. « De là est née une frustration, une envie de boucler la boucle avec cette édition 2012. Jj’avais une frustration de cet abandon, une envie de continuer à écrire une belle page, de faire un résultat. » 

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En partant sur un bateau optimisé, il semble plus serein pour cette édition. « Ce qui change par rapport à il y a quatre ans, c’est que je pars avec un bateau plus performant, dans lequel j’ai une confiance supérieure. « Cependant, il craint une nouvelle déception. « La crainte de mal faire, la crainte de me planter, d’abandonner, c’est une crainte assez forte… Surtout j’ai mis la pression en disant que ça serait mon dernier Vendée Globe. »

Et l’envie de bien réussir cette fois est évidente. Dès la sortie du port samedi matin, Jean-Pierre sera en mode course. « Je sais maintenant qu’il faut fermer les tiroirs émotionnels. Rester Terminator, sans sentiment, ne surtout pas perdre d’énergie avec ça. »

Pour Jean-Pierre, cette course est une régate et une aventure, mais également un moment très fort. « Je la vis comme un moment de communion avec la natureAujourd’hui, la notion de solitaire à la Tabarly a un peu évolué… On a des obligations médiatiques d’une part, ensuite le côté « loup solitaire » est un peu passé finalement.» En tant que vétérinaire, il apprécie surtout certaines rencontres pendant le tour de la planète. « J’ai mes animaux fétiches. La rencontre la plus forte, c’est la baleine. La baleine bleue, la baleine à bosse, l’orque… Ils sont beaux par leur majesté, c’est une puissance incroyable. Ce sont des moments très intenses. Et puis, il y a des instants joyeux : la rencontre avec les dauphins. L’albatros aussi peut dégager une certaine euphorie par la beauté de son vol. Voilà, ce sont des animaux que l’on aime retrouver. Il y a plein d’autres oiseaux, et des poissons volants… Il se passe beaucoup des choses en mer. »

Cette édition sera sa dernière tentative, même s’il se réserve le droit de changer d’avis. « Je ne souhaite pas sceller les choses dans le marbre donc je verrai… Il faut une très forte motivation pour venir à cette course, ce n’est pas une décision qui est légère.  Je vais faire du MOD 70. C’est un projet qui va partir juste après la course. »