Dimanche dernier en fin de matinée heure locale, le voilier ADA II a quitté son port d’attache d’Ushuaia emmenant avec lui un équipage quelque peu patraque, malmené depuis plusieurs jours par des microbes pas très sympathiques pour ces premiers instants de la nouvelle année : bronchites, états grippaux ; un cocktail dont certains se seraient bien passé pour ce grand départ. Un départ qui se fera malgré tout en douceur afin d’amariner l’équipage.
Première étape ; la ville chilienne de Puerto Williams située sur l’île Navarino en face du canal de Beagle, avec un passage obligé à la douane. Ensuite la grande traversée : Le passage de Drake avec cap sur les Îles Shetland du Sud qu’ADA II devrait rejoindre d’ici quelques jours.
La première partie (1 mois et demi environ) de l’expédition sera ensuite consacrée à des ascensions de sommets en Péninsule Antarctique. L’équipe attendra un créneau méteo favorable pour partir sur l’île Pierre 1er. Cette destination n’a été accostée qu’à deux reprises par des voiliers.
Les alpinistes espèrent y gravir le point culminant et vierge : le pic Lars Christensen (1755 m). Cette perspective a donné son nom à l’expédition : le "No man’s land project". De là, retour direct à Ushuaïa via le cap Horn : une navigation qui promet d’être musclée !
Il est à noter qu’une version simplifiée du système de détection d’OFNI (Objet Flottant Non Identifié) développé par Safran pour Marc Guillemot équipe actuellement ADA II, le voilier d’Isabelle Autissier, pour cette expédition, mais seulement à des fins technologiques. Isabelle Autissier donne des explications : « Nous ne nous servirons pas du détecteur d’OFNI pour notre navigation, mais nous ferons régulièrement des enregistrements de 5 minutes qui seront ensuite exploités par Safran. Pour moi, c’est une façon d’aider à faire avancer cette technologie puisqu’elle vise à améliorer la sécurité des marins en mer ».