“Campagne2France ressemble fortement à Campagne de France, car ils sont de la même famille des Pogo. Le plan de pont reprend les bons principes de Campagne de France et est quasiment identique, donc je m’y suis tout de suite senti à l’aise. La carène est un peu différente et son comportement est agréable. Nous n’avons pas pu tester le bateau dans toutes les conditions, notamment au portant dans la brise, allure qui devrait être favorable à Campagne2France… en tous cas je l’espère. Il semble être en tous cas un bon bateau “all around”, c’est à dire assez à l’aise quelles que soit les conditions de mer et de vent, et plutôt assez facile à faire marcher. En termes de performance il y a encore beaucoup d’inconnues, car nous n’avons fait “que” 900 milles avec les 2 bateaux bord à bord, et c’est forcément trop peu pour se rendre compte comment marche un Campagne par rapport à l’autre Campagne dans chacune des conditions.”
“Je pressens que, malgré l’augmentation de la puissance de la carène par rapport à celle de Campagne de France, nous ne sommes pas encore au niveau des bateaux les plus puissants, à savoir les Mach40 et le Bottin d’Alex Pella. Mais on verra bien et je sais aussi qu’en solitaire, le bateau ne fait pas tout. En fait,le principal défaut de Campagne2France est d’être né un peu tard, mais ce n’est pas de sa faute et cela ne change rien au potentiel du bateau. C’est juste que le binôme skipper/bateau risque probablement d’arriver à maturité complète à l’arrivée du Rhum, et que cela aurait été mieux au départ de la course. Autre petit défaut, l’ergonomie intérieure par rapport à Campagne de France. Tout l’intérieur de Campagne de France, que nous avions pensé et fini nous même, était bien optimisé pour le confort et la facilité de matossage et surtout je m’y étais bien habitué. A l’intérieur de Campagne2 France, j’ai un peu plus de mal à trouver mes marques et le bateau est beaucoup moins bien conçu pour le matossage.”
“On ne peut pas dire que je sois vraiment en excès de confiance, mais en même temps, pour l’instant tout du moins, je ne ressens pas de pression. C’est peut-être dû à l’âge et à l’expérience, mais je crois que c’est surtout du au fait que le niveau est tellement homogène et élevé en Class40 que pour quelques “pouillèmes” il sera possible de se retrouver en tête ou à la 25ème place. Donc, dans la mesure où la Class40 échappe à tout pronostic sensé, ce n’est pas la peine de se prendre le chou à l’avance quant à une espérance de place. Certains bateaux partent super favoris. Franchement je n’aimerais pas être à leur place. Lorsque l’on fait les comptes, on s’aperçoit que sur 43 bateaux au départ, plus d’une vingtaine a le potentiel de faire un podium. Je crois objectivement que je fais parti de cette vingtaine.”
”Cette Route du Rhum reste finalement une grande aventure, que j’aborde comme un Bizuth, avec la même envie de découverte. Il n’y a pas 2 transats en solitaire qui se ressemble et soi-même on ne se ressemble pas toujours par rapport à ce que l’on peut être dans un autre contexte. En tous cas c’est motivant de constater que même à 58 ans on peut partir quasiment dans le même état d’esprit qu’à 20 ans, en se demandant comment ça va être. Une transat en solitaire, ce n’est pas qu’une compétition sur l’Atlantique, ou en tous cas ceux qui pensent ça, je les plains, car il passe vraiment à côté de quelque chose. C’est aussi et toujours une découverte de soi-même. On verra à l’arrivée si je suis encore copain avec moi.”
























