La déclaration de François Hollande : “Au-delà du résultat, au-delà du classement, même s’il faut un vainqueur, tous nous inspirent une grande admiration. Je mesure les exigences de ce que, pour concourir, un marin doit accomplir pour le Vendée Globe. D’abord, il doit rassembler des financements, convaincre, avoir suffisamment de crédibilité pour qu’il y ait une équipe qui se constitue autour de lui. Je veux remercier toutes les entreprises, tous les partenaires qui ont permis à ces skippers de pouvoir prendre le large.
Ensuite, c’est l’épreuve elle-même, avec ses aléas, ses surprises, ses tempêtes. Rien ne peut jamais être prévu. Il faut de la ténacité, il faut du courage, il faut de la persévérance, il faut aussi de la volonté – de la volonté d’aller jusqu’au bout, de passer les caps, de surmonter les épreuves – et être convaincu que le cap est bon, que la route est bonne et que le succès sera au rendez-vous. En tout cas, l’honneur sera au rendez-vous, car vous avez couru aussi pour l’honneur.
Participer au Vendée Globe, c’est déjà une victoire, du premier jusqu’au dernier classé. Alessandro Di BENEDETTO a mis 104 jours pour boucler son tour du monde : il a battu les records des vainqueurs des trois premières éditions. C’est déjà une victoire. Je remercie tous les skippers, je ne vais pas ici tous les distinguer, mais je vais citer Tanguy de LAMOTTE qui portait les couleurs d’Initiatives – Cœur et qui, grâce à son engagement, aura pu récolter une somme substantielle (200 000€) au profit d’enfants atteints de malformations cardiaques.
Je tiens aussi à m’adresser à celui qui occupe la redoutable place de deuxième pour la deuxième fois… S’il y a des destins, on peut les conjurer, même si parfois les seconds deviennent plus célèbres que les premiers ! Mais, là, il faut du temps, beaucoup de temps ! Mais être second, c’est préparer la prochaine victoire. Vous avez reconnu Armel LE CLEAC’H. Cette course a été pour lui un sprint permanent, qui s’est terminé à près de 3 heures. 3 heures, cela peut paraitre long lorsque l’on attend, mais c’est tellement court sur une course de cette ampleur. Félicitations !
Enfin, il y a un vainqueur, car dans toute épreuve, il faut un vainqueur. Celui-là a beaucoup de qualité, d’atouts et en plus il est le plus jeune vainqueur de l’histoire du Vendée Globe. Mais avant de lui remettre la distinction, c’est-à-dire les insignes de la Légion d’honneur, je voudrais conclure mon propos.
C’est un bel exemple que vous avez donné à travers cette épreuve, cette course. L’exemple qu’un homme seul – cela aurait aussi pu être une femme – peut battre tous les records, franchir tous les obstacles, être capable d’affronter les épreuves naturelles, mais aussi des épreuves psychologiques qui arrivent toujours. Le doute que l’on peut ressentir, l’interrogation que l’on peut avoir, la crainte qu’à un moment un incident se produise. Et même quand l’incident est là, quand il y a un certain nombre d’intempéries et qu’il y a quelques cassures, être capable aussi de tenir bon, de réparer, de repartir et de finir.
Que les Français dans ce moment où ils s’interrogent : est-ce que le cap est bon ? Est-ce que la direction est bien la plus courte pour arriver à l’essentiel ? Est-ce que au-delà des tumultes, des turbulences nous pouvons réussir ? Oui ! Vous en avez fait la démonstration.
Mais il faut des qualités, les vôtres. Elles ne sont pas données à chacun. C’est pour cela que vous êtes des exemples. Ces qualités, c’est la conviction. C’est aussi le dévouement. C’est aussi la vocation. Penser que vous avez le destin de prendre la mer et d’arriver à bon port. De faire en sorte de mobiliser les énergies, de susciter l’enthousiasme. C’est pourquoi, à tous, je vous dis toute la gratitude de la Nation.”