Désormais, c’est dans un vent de nord-est soufflant entre 17 et 25 noeuds qu’ils progressent vers les Antilles, Erwan Tabarly (Nacarat) en tête. Un vent qui va toutefois entamer une rotation à l’est au cours de la journée et imposer aux solitaires un empannage important avant d’attaquer un long bord bâbord qui pourrait durer quasiment jusqu’à l’arrivée. « A présent, les conditions sont maniables. C’est rassurant car ça commençait à être la crise » a lâché Thomas Rouxel (Bretagne – Crédit Mutuel Performance) ce matin lors de la vacation. « Fini le stress » a commenté pour sa part Erwan Tabarly (Nacarat). Les leaders au pointage de 5h ce mardi matin ne cachent pas leur soulagement maintenant que le vent est nettement calmé. Depuis hier en fin de journée, l’alizé a faibli comme on s’y attendait. Avec quelques nuances tout de même puisque les concurrents les plus au sud conservent actuellement un peu plus de pression que leurs adversaires décalés au nord : Nicolas Lunven (Generali) annonce entre 22 et 25 nœuds de vent tandis que Thomas Rouxel déclare entre 15 et 20 nœuds.
Bien gérer la bascule
Les conditions sont désormais agréables et propices à la vitesse. Mais surtout, elles permettent au pilote automatique de prendre un peu le relais et aux marins de s’accorder quelques heures de sommeil réparatrices après le coup de vent de ces derniers jours. « J’ai dormi autant que j’ai pu. J’étais tellement fatigué… » a indiqué Lunven, content de pointer à nouveau dans le trio de tête au premier classement du jour mais également de retrouver enfin un pilote en état de marche avant d’entamer la suite. Dans l’immédiat : un empannage. Et pour cause, si le vent va rester au nord-est jusqu’en milieu de journée, il débutera ensuite une rotation à droite, c’est-à-dire vers l’est.
Ce changement d’amures vent arrière permettra à chacun de se remettre presque sur la route directe en bâbord amure – comprenez avec un vent venant sur la gauche du bateau. Une configuration qui devrait durer plusieurs jours. Au moins jusqu’à la fin de cette semaine. « Empanner avant ou après les concurrents directs, telle est donc la question. Il ne faudra pas se louper. A première vue, je dirais qu’il vaut mieux manœuvrer trop tôt que trop tard pour ne pas prendre le risque d’aller trop loin » a expliqué le vainqueur de la Solitaire du Figaro 2009. On l’aura compris, le choix de la position sera primordial car il sera le point de départ du « toboggan » qui permettra de glisser avec plus ou moins de pente jusqu’à l’arrivée en Martinique. Car oui, c’est à un long bord de vitesse que se préparent les marins mais c’est certain, ils vont avoir des petits coups à jouer. S’amuser avec les bascules de vent et les angles de descente, voilà le programme des prochains jours.
Le pointage de 8 h ce mercredi:
1 Erwan Tabarly NACARAT à 1447 milles du but
2 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 6,1 milles
3 Nicolas Lunven GENERALI à 9,8 milles
4 Fabien Delahaye PORT DE CAEN OUISTREHAM à 12,0 milles
5 Jeanne Grégoire BANQUE POPULAIRE à 30,2 milles
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