Enfournement fatal

Chavirage de Banque Populaire IV
DR

Un chavirage dans des conditions de vent fort
Le départ de cette première manche, un parcours côtier, a été donné ce matin à 11 heures dans un vent de sud-est de 15-18 nœuds devant la Promenade des Anglais. Pour le grand bord de travers qui logiquement se terminait au louvoyage devant Antibes, Gitana 11 avait pris la pole position. Mais alors que Banque Populaire puis les autres équipages réduisaient la voilure, la hiérarchie était bousculée puisque Pascal Bidégorry était le premier à enrouler la marque mouillée devant Antibes, suivi à 1 minute par Fred Le Peutrec (Gitana 11), à 4 minutes par Franck Cammas (Groupama) et à 9 minutes par Michel Desjoyeaux (Géant).
Depuis le départ de la manche, le vent ne cessait de forcir et la mer de se creuser jusqu’au moment où Banque Populaire, sous un ris solent « choqué en grand »*, a chaviré.
 
Sauvetage
Yvan Ravussin et Ewen Le Clech sont restés sur le bateau retourné, alors qu’une vedette de la SNSM est arrivée pour le remorquage. Très vite, toutes les opérations de préservation de la plateforme ont été coordonnées par Pascal Bidégorry, Ronan Lucas et toute l’équipe du bateau. Intact au moment du chavirage, le mât n’a pu résister à la pression de l’eau et des courants et s’est cassé en deux morceaux. En raison de la mer agitée, le trimaran a été remorqué en rade de Villefranche sur mer où il attendra une accalmie pour revenir au port de Nice afin d’être retourné au moyen d’une grue.
 
Pascal Bidégorry, de retour à terre, est revenu sur les circonstances du chavirage : « ça s’est passé vite, très vite, on était en train de régater au portant en vent arrière, le vent est monté, monté, on naviguait par 40 nœuds de vent, on est parti sous trinquette avec un ris dans la grand voile et on a mis le solent. On s’est retrouvé à 90 degrés du vent et on a abattu. On a empanné pour aller sous la côte pour avoir moins de mer. L’objectif était de finir la manche sans prendre de risques. Au moment du chavirage, j’ai eu la chance de m’accrocher à une filière et je suis descendu lentement le long du filet jusque dans l’eau. On était dans le top de la manche après avoir pris un mauvais départ et franchi la ligne en dernier et on était super prudent, on a d’ailleurs été les premiers à prendre un ris dans la grand voile (réduire la grand voile pour moins de vitesse).
 
Ce matin, on est sortis du port de Nice, la mer était un lac et là il y a 3 mètres de creux à la sortie du port. C’est la Méditerranée, une mer avec des vagues très courtes, longues de seulement 2 mètres alors qu’en Atlantique avec ces conditions, elles ne feraient que 15 mètres de long ».
 
Voir le bateau retourné et cassé, c’est horrible, c’est tout l’énorme travail d’une équipe qui s’écroule. Je n’avais jamais vécu cela même si c’est déjà arrivé à d’autres (ndrl : chavirage de Gitana 11 lors du Grand Prix du port de Fécamp). Le projet n’a jamais été si compétitif et il faut tout refaire. Je pense à tous les gars qui ont travaillé sur le bateau…

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