De la fumée sous les étraves

Raid Bleu Normandie F18
DR

Dès que le vent monte d’un cran, la Formule 18 dévoile son vrai visage. Celui pour lequel les
amateurs acceptent d’avaler des centaines de kilomètres avec le bateau sur la remorque, dépensent
sans compter pour améliorer le plus petit détail d’accastillage, se mouillent jusqu’au cou pour
protéger leur bête de course dans les rouleaux d’un départ de plage. Car quand le vent monte, les
navigateurs changent de monde : il n’est qu’à voir les sourires sous les trognes blanchies par le sel,
écouter les blagues fuser de bateau à bateau sur le parking pour comprendre. Ce qu’ils ont vécu, ils
ne peuvent le partager qu’avec leurs condisciples. Ils ont déboulé à plus de 20 noeuds dans des
gerbes d’écume, tenté de maîtriser leur monture comme un taureau fougueux quand les étraves
menacent d’enfourner à chaque vague, ils se sont collés l’un à l’autre sur l’arrière de leur coque pour
tenter de maintenir leur voilier au planning. Ils ont dansé sur la peau d’un diablotin facétieux, rétif
parfois, mais rarement méchant… Bref ! Ils ont approché une certaine forme du bonheur.
Erreur de parcours

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Pour le reste, on a cru un instant que le show de Billy Besson et Arnaud Jarlegan allait continuer une
journée de plus. Inspirés, rapides, les deux compères prenaient la tête de la flotte dès la bouée de
dégagement, suivis comme leur ombre par les Néerlandais Mischa Heemskerk et Baastian Tentij qui
refusaient de l’entendre de cette oreille. La hiérarchie du premier jour était respectée jusqu’à l’erreur
de navigation des leaders qui, dans un premier temps, oubliaient de virer la marque Ouest Saint-
Marcouf avant de se rendre compte de leur erreur… Cette inattention allait leur coûter la première
place. Troisièmes à quelques cinq minutes des vainqueurs du jour, ils conservent toute leur chance au
classement général. Demain, le vent devait encore monter d’un cran et le plaisir des coureurs
proportionnellement.

Source Raid Bleu Normandie