50 voiliers, dûment répartis en 5 classes équitables, seront donc du 4 au 9 avril prochain placés sous la houlette de Luc Poupon, directeur de course, dont le passé régatier et la parfaite connaissance des lieux offrent aux équipages des parcours variés, ventés et diversifiés.
La Classe des Maxi Yachts, avec 6 unités aussi somptueuses que véloces sur l’eau, retient naturellement l’attention. Il a déjà été beaucoup écrit sur l’affrontement entre "Rambler 100" à l’Américain George David, et "Leopard 3" au Britannique Mike Slade. La première confrontation entre ces deux "Monstres", ainsi que l’Américain Ken Read, skipper de Rambler les qualifie, a tourné à l’avantage de ce dernier lors de la Caribbean 600, course offshore disputée en février dernier. Les Voiles de Saint-Barth et leurs parcours courts à la journée redistribuent totalement la donne pour ces dévoreurs d’océan et Ken Read devra solliciter à son maximum le talent de son équipage du Puma Ocean Racing pour s’offrir une seconde couronne à Saint-Barth. Une chose est sûre, la ligne de départ de cette classe, où figureront avec majesté les "Sojana" (Farr 115 pieds), "Highland Breeze" (Swan 112 pieds), "SPIIP" (CNB 86) et "Genuine Risk" (Dubois 97 pieds) sera un spectacle en soi à ne pas manquer.
Quatre voiliers à deux ou trois coques figurent au panneau des engagés, avec en tête de liste peut-être le redoutable catamaran de 66 pieds Phaedo très en vue lors de ses récentes sorties sur la Caribbean 600 et la semaine dernière à Saint Maarten où il s’est imposé lors de la Heineken Regatta.
Parrain de l’épreuve l’an passé, le célèbre photographe d’origine havraise Patrick Demarchelier, chantre de Saint-Barth depuis les années 70, revient naturellement cette année à la barre de son élégant Swan 45 "Puffy". Il devra composer cette fois avec une flotte étoffée de 9 voiliers entrant dans la catégorie des Racing Yachts de 34 à 50 pieds. Il y retrouvera le marin d’Antigua James Dobbs, tenant du titre sur son J/122 "Lost Horizon. Dobbs évolue quasiment à domicile et s’illustre tout au long de la saison sur le circuit Caribéen. Swan, Grand Soleil, Santa Cruz et même un Class 40 au Sud-Africain Lenjohn van de Wel vont animer ce groupe. Les places sur la ligne seront d’autant plus chères qu’il leur faudra aussi composer avec 7 Racing Yachts de moins de 34 pieds, Requin, Open 750 Y Yachts et Bénéteau… tous habitués des régates locales et rompus à l’exercice des navigations bord à bord dans le souffle puissant des alizés.
C’est dans la catégorie des Racing Cruising, que l’on trouve le plus grand nombre d’entrants. 17 voiliers, des plus grands, Swan 60 "Fenix" au Britannique Richard Balding et X Yacht "Nix" au Suisse Nico Cortlever, aux véloces Bénéteau comme le 45 pieds "L’espérance", vainqueur l’an passé avec son propriétaire Robert Velasquez à la barre, seront au départ. La lutte entre Velasquez et le "régional de l’étape" Raymond Magras sur son "Speedy Nemo" avait en 2010 animé ce groupe très tonique et très international avec des immatriculations observées en France mais aussi en Suisse, Angleterre et Pays Bas.
Les Racing Yachts de 50 pieds et plus offriront sans gigantisme le meilleur de la course croisière. Vesper-Moneypenny à l’Américain Jim Swartz est l’expression portée à un haut degré d’excellence de ces voiliers de croisière équipés, gréés et armés pour la course. Sa confrontation avec les Farr 60 et 65 "Venemous" et "Spirit of Juno" promet force engagements à couteau tiré, sous le regard du Français Régis Guillemot qui engage dans cette catégorie son Pogo 40.
Ils sont eux aussi et dans un autre registre un véritable plaisir pour les yeux ; les Yachts "Classic" font partie du paysage nautique imaginé par les organisateurs. Au nombre de 3 cette année, les Classic présente notamment le 12 M JI "Kate" signé du Maître Alfred Mylne en 1906, et dont le gréement aurique gité sur la longue houle caribéenne constitue un régal à lui tout seul. Le Class W76 White Wings à l’Américain Donald Tofias régatera sans son sistership ; l’an passé, Tofias, dont les yachts ont amassé force trophées avec des victoires en Nouvelle-Angleterre, en Méditerranée et dans les Caraïbes, a gagné dans sa classe aux commandes de Wild Horses. Il barrera cette année White Wings à la tête d’un équipage “multi-nations” de 15 membres venus des Etats-Unis, de Saint-Barth, de Saint-Martin et d’Antigua.