Frais, dispo, radieux.. le jeune chef d’entreprise Breton David Sineau dresse un bilan à chaud tout en satisfaction mesurée et argumentée de sa Transat. Troisième ici même en 2003 à bord d’un voilier de série, il s’était fixé pour objectif d’améliorer cette performance, à bord d’un voilier prototype cette fois. Chose faite depuis ce matin 10 heures 38 (française), et avec un certain panache pour cet amateur (très) éclairé peu épargné par les avaries de puis le pot au nopir : "La liste des avaries est longue" déclare-t-il tout sourire, "la plus pénalisante est la perte de mon gennaker juste avant le pot au noir. Or, c’est précisément cette voile d’avant qui doit nous permettre de sortir au plus vite du pot. Cela aura peut-être été un mal pour un bien, car je me suis alors écarté franchement de la route directe afin de me donner un angle plus propice pour descendre sous spi. J’ai ensuite perdu toutes mes antennes en tête de mât, la faute à trois oiseaux qui se sont littéralement acharnés sur mes "aériens". Bilan, plus d’indication de vitesse ni d’angle de vent.. aveugle en vérité. Et puis ce gennaker explosé qui, en passant sous le bateau, a abîme mon voile de quille, dont l’efficacité hydrodynamique s’est trouvée grandement affectée par la suite…"
David Sineau, qui prépare depuis trois ans ce projet sur ce plan Nivelt n’affiche aucun regret ; "Yves (Le Blévec) est un superbe vainqueur. Il allait vraiment très vite… J’ai pris grand plaisir à naviguer. A aucun moment je ne me suis mis "dans le rouge". Mon travail sur l’eau depuis trois années a payé car je n’ai fait aucun des "vracs" ou autres départs à l’abatté qui ont couté si cher à mes concurrents". Et de louer ce formidable "esprit" de la Transat 6,50, qui accueille sur les plus hautes marches des podiums un professionnel de la voile et un passionné pur jus, qui ne rêve, à court terme tout au moins, que d’une seule chose, se consacrer davantage à sa famille et à son entreprise d’énergies renouvelables pour les entreprises basée à saint Malo.
Deuxième de l’étape et deuxième au général!
David Sineau (Bretagne Lapins) a franchi la ligne d’arrivée à Bahia à 10 heures 28 minutes et 22 secondes heure française. Il s’octroie la seconde place de l’étape Funchal-Bahia avec un temps de course de 17 jours, 21 heures, 11 minutes et 22 secondes, à la moyenne de 7,11 noeuds. Son écart avec l’époustouflant Le Blévec arrivé hier est de 14 heures et 35 minutes. Son temps cumulé sur les deux étapes est de 24 jours, 00 heure, 59 minutes et 22 secondes. Ce total, et compte tenu des faibles écarts qui existaient à Funchal avec ses principaux adversaires Fabien Desprées (Soiltec) et Ronan Deshays (PCO Technologies) attendus en milieu de journée, lui permet de prendre la seconde place au scratch! Tout ceci sous réserve de validation par le jury international de la course. (souerce DVDB/GPO)