Cet après-midi, Telecom Italia devançait Thierry Bouchard, sur Mistral Loisir-Pole Santé Elior de 55 milles, et n’avait donc perdu que 2 milles pendant la nuit. Modeste, le skipper italien commente : "Mon choix n’est pas complètement désastreux. Je pense qu’il vaut mieux que je passe l’anticyclone qui est devant nous par le Sud. En plus, je crois que ce sera mieux d’être près de 40° Nord après la zone de vents faibles, car le vent risque de tourner Sud ou sud-ouest, ce sera plus facile d’atteindre la porte."
À la 4ème place cette après midi, Yvan Noblet (Appart’City) a été ralenti par quelques problèmes techniques. "Je ne reçois plus aucune information de ma girouette et de mon anémomètre" nous raconte t’il ce matin "Il faut que je monte pour jeter un coup d’oeil". Bien qu’ Yvan ai enregistré avant l’aube une moyenne de 9,3 noeuds, le skipper français sait qu’il faut trouver une solution: "Pour rattraper Thierry Bouchard et Boris Herrmann, je dois résoudre ce problème très rapidement car je ne marche pas aussi bien qu’eux au près." Thierry Bouchard (Mistral Loisirs- Pole Santé Elior) se trouve actuellement à 10 milles devant Yvan Noblet et Beluga Racer, 3ème se trouve à 8 milles devant. La bataille reste très serrée entre les skippers français et allemand: "Je suis passée à 50 mètres de Boris Herrmann ce matin alors que j’effectuais un virement à tribord." nous rapporte Yvan. "J’ai essayé de le joindre par VHS, mais il ne m’a pas répondu." La flotte vient de passer la marque de semi parcours et le skipper de Appart’ City est en grande forme pour parcourir les 1300 milles qui le séparent encore de l’arrivée: "J’adore naviguer en solitaire. Physiquement je me sens super bien et je suis plus que prêt pour la seconde moitié du parcours. Cependant, avec ce problème d’instrument, je me sens un peu handicapé."
Yvan a prévu de grimper en tête de mat cet après-midi et espérons que son aventure se passe dans des conditions plus douces que Simon Clarke. Le skipper de Clarke Offshore Racing a du monter en haut du mât afin de récupérer sa drisse de foc . "J’ai mis mon bateau dos au vent, j’ai enfilé le baudrier et ai commencé l’ascension du mat. Malheureusement, j’ai dû effectuer les derniers mètres sans aucune sécurité car ma drisse était trop courte pour atteindre le haut du mat. La seule alternative était de redescendre, prendre une drisse plus longue et recommencer l’ascension. Il en était hors de question." La situation est devenue rapidement plus périlleuse: "Le vent est soudainement monté à 20 noeuds. J’étais agrippé en haut du mât, le bateau étais sous pilote automatique. À ce moment-là, je savais que les choses s’engageaient mal." Simon s’est maudit d’être monté au mât sans avoir pris un ou deux ris. "Une grosse erreur.". En 11ème position, Carke Offshore Racing est le bateau le plus au sud de la flotte, à 26 milles derrière Groupe Royer. Mais Simon reste positif: "Je sais que je peux faire avancer mon bateau vite, si je pouvais doubler quelques bateaux ça serait génial." Le skipper anglais nous avoue que naviguer en solitaire est une vraie épreuve: "C’est ma première course en solitaire, c’est fou non?"
Christophe Coatnoan (Groupe Partouche) navigue également sur la réserve suite à une casse. En effet, il a expliqué ce matin qu’il avait perdu le système d’entrée d’eau des ballasts. Peu de temps avant la vacation matinale, Christophe était encore en train de pomper pour extraire de l’eau des cabines et colmater le trou avec une pièce en bois. Le problème immédiat a été résolu, mais par contre la perte de cette pièce va clairement affecter les performances du bateau. En effet, cette pièce permettait de transférer directement l’eau de mer dans les réservoirs des ballasts. Cette eau est ensuite évacuée au moment du virement de bord. Sans ce système, Christophe est obligé d’utiliser sa pompe manuelle. Pour le moment, Christophe estime sa perte à 1,5 nœuds de vitesse moyenne. Demain, dans les conditions plus musclées, les ballasts vont être au cœur du sujet.
À un peu plus de 200 milles de la porte des glaces, les Class 40 ne peuvent qu’attendre l’évolution des conditions météo. Soldini, en tête de flotte, devrait trouver des vents Sud-Ouest, forcissant jusqu’à 25 noeuds dans la matinée du Jeudi, puis 30 noeuds d’Ouest en fin de journée. Pour le leader, les vents forts ne posent pas de problème : "Depuis que j’ai ce bateau, je n’ai jamais eu beaucoup de vent. La Transat Jacques Vabre était super." Il a remporté cette course en double, l’année dernière. "On a peut-être eu 40 noeuds au Cap Finistère, mais rien de bien grave. J’espère que maintenant ça va continuer comme ça !" Il part dans un fou rire. "Je vais plutôt bien, je fais attention à bien dormir et je vais faire un somme dès que le bateau est bien réglé. Je sais que ça ne va pas être facile. C’est important d’arriver à la porte des glaces en bonne forme, parce qu’après ça, les conditions vont être vraiment dures."