Miranda Merron, bien que l’une des plus partisane du blackout, explique son soulagement après avoir eut le classement de 06h00 GMT ce matin: « J’ai été à l’arrêt pendant au moins 4 ou 5 heures la nuit dernière et j’avais vraiment peur d’être la seule dans cette situation» Il n’y avait pas d’inquiétude à avoir puisque les positions ont révélé que 40 Degrees se trouvait en 5ème position au coeur du groupe des 6 bateaux regroupés. « C’était vraiment un très bon moment ce blackout. » continue Miranda Merron. « Ne pas avoir à vérifier les positions toutes les 2 heures,m’a permis de me concentrer sur la navigation. Hier, j’ai dépassé trois autres Class40, et sans connaître les positions c’est vraiment de la belle navigation. »
Boris Hermann en seconde position sur Beluga Racer est à 46 milles du leader et approuve les deux skippers anglais : « J’étais un peu surpris de voir que l’on était si proche à la fin du blackout, particulièrement avec un vent aussi instable. Personnellement j’ai effectué 7 à 10 virements de bord durant la nuit.. Je n’arrive pas à me souvenir exactement. » nous rapportait le skipper allemand, fatigué, rien qu’à entendre le son de sa voix.
La flotte des Class40 s’étale désormais sur une ligne Nord-Sud de 186 miles et les trois différents groupes que l’on notait avant le blackout se sont littéralement dispersés. Yvan Noblet (Appart’City, 5ème place), Thierry Bouchard (Mistral Loisirs – Pole Santé Elior, 3ème position) et Christophe Coatnoan (Groupe Partouche, 8ème place) restent cependant inséparables, et continuent leurs routes au nord, derrière le leader de la flotte, Giovanni Soldini (Telecom Italia). Pour Yvan Noblet, le classement après le blackout n’a pas été une grosse surprise: " Je ne suis pas tellement surpris des positions de ce matin, les options étaient très limitées donc pas de place pour de gros risques." Lancé à la poursuite du leader italien, Thierry Bouchard, actuellement tente de minimiser son retard : "Je pense que l’on ne reverra Giovanni qu’à Marblehead. J’ai bien peur que la première place ai déjà été attribué. Mais les 2 autres marches du podium sont encore complètement ouvertes." Malgré cet opinion, la vitesse moyenne de Thierry cette après midi est de 7,5 nœuds et donc plus rapide d’un nœud de celle de Giovanni.
Cependant, Alex Bennett, en plein milieu de l’axe Nord Sud de la flotte, doute que l’option Nord soit celle qui paye le plus. " J’ai décidé de prendre une route plus au Sud car c’est beaucoup plus direct pour atteindre la porte des glaces et en plus, les vents sont nettement plus favorables." Le groupe leader de la flotte est actuellement à 800 miles de la porte des glaces . Si le vent tourne légèrement au sud, il est clair que la partie sud de la flotte sera dans une position bien plus confortable que les autres. "Nous verrons bien, mais je continue à croire qu’être au-dessous de la marque de parcours est encore la meilleure option." Néanmoins, Boris Herrmann rajoute rapidement "En fait, je ne suis pas sûr qu’il y ai de grosses différences, je pense que nous allons devoir virer très souvent dans les jours qui arrivent." La flotte des Class40 est attendue à la porte des glaces, jeudi dans l’après-midi. Miranda Merron nous explique cependant que "Des zones de vents faibles à l’approche de la porte des glaces constitueront de nouveaux obstacles."
Conditions à bord
Après un début de course au portant, la flotte entière navigue désormais au près et les conditions deviennent beaucoup plus musclées. "J’ai passé la nuit la plus difficile depuis le départ," nous raconte Halvard Mabire, Custo Pol, "Ca secoue énormément, je ne peux même pas taper sur mon clavier. Mon bateau c’est transformer en une machine à assommer les maquereaux." Mabire comme Alex Bennett nous font la description d’une mer étonnement formée. Selon Alex Bennett, "La houle est beaucoup plus forte que d’habitude pour cette force de vent, c’est vraiment bizarre! Et puis, c’est beaucoup moins confortable pour moi comme pour le bateau." La situation est sensiblement différente pour Miranda: "Je navigue maintenant au près dans des conditions stables, je vais même avoir le temps d’envoyer quelques emails et de me reposer un peu. Non, en réalité, je dois vérifier différentes choses sur le bateau et surtout il faut que je me concentre sur la météo."