Les quelques mails reçus cette nuit sont sans équivoque : « nous avons eu un passage de grain orageux en fin de journée assez violent : changement de vent de 10 à 35-40 nœuds et bascule de 50° en deux minutes. » pour Foncia, « passage d´un grain en fin d´après-midi, vents violents et de directions surprenantes, alternants avec calme complet. » pour Géant ; « avant le coucher du soleil, nous avons eu droit à un front orageux, avec une pluie dense et lourde, avec éclairs et tonnerre en prime. Le problème, avec ces trucs là, c´est qu´on ne sait jamais à quelle sauce on va être mangé… » pour Gitana X.
Bref, tout le monde a eu son lot de manœuvres dans l’urgence pour enfin virer de bord et débouler de nouveau à près de vingt nœuds au débridé. Et un premier bilan peut être tirer des options de lundi après le cap Finisterre : si Groupama-2 est encore en tête au pointage de 4h00 (heure française), il ne va pas le rester longtemps… Le choix de « l’extérieur » a payé puisque les écarts de plus de 30 milles de lundi soir ont fondu dans la nuit. Pascal Bidégorry et Michel Desjoyeaux sont quasiment à la même distance au but que Franck Cammas, mais comme celui-ci est plus proche de Lisbonne, il va devoir se recaler en bâbord amure pour ne pas buter sur les côtes, et donc il va perdre son leadership dans les prochaines heures.
La question est de savoir combien ce contre-bord va lui coûter : au minimum la tête de la flotte, et au moins trois places… si ce n’est plus !
Car le grand bénéficiaire de l’option Ouest est bien Géant qui navigue à vue avec Banque Populaire et les deux trimarans sont les plus rapides et les plus au vent de la flotte. Frédéric Le Peutrec est légèrement décalé derrière sur une route identique, suivi par le duo Thierry Duprey-Armel Le Cléac’h à touche-touche. Mais Foncia navigue désormais sur le bon flotteur, celui qui a encore un foil et il pourrait donc rapidement « avaler » Gitana X.