Passage en revue de la course par Jérémie :
Les premiers jours de course : "Le parcours de départ était encombré par les bateaux accompagnateurs, ce n’était pas plaisant mais nous sommes sortis de la baie de Concarneau dans le groupe de tête. Avec Vincent, nous étions bien dans le coup, à fond sous spi pendant 2 jours. Nous avions une bonne avance sur des bateaux comme Brit Air, nous étions en forme !"
Le passage à Madère : "Il y a eu un regroupement de la flotte avant le passage à Madère. C’est là que l’état du bateau s’est dégradé. Nous avons choisi de plonger dans le sud après Madère pour éviter l’anticyclone situé au nord de la route. Nous n’avions pas assez confiance dans les infos météo mais nous aurions du plonger plus au sud. "
Le déficit de vitesse : " Après Madère, nous sommes restés avec Veolia, Banque Populaire, Bostik et Groupe Bel. C’est là que nous nous sommes rendu compte de notre déficit de vitesse. Les carénages des palliers bas du safran bâbord avaient été arrachés. Nous ne pouvions plus faire face à la vitesse des autres et rivaliser."
L’objectif de la course : " Nous partions pour la victoire, Il aurait fallu prendre des risques pour tenter notre chance mais aucune ouverture météo ne nous paraissait payante pour rafler la mise. Nous avons du mettre notre ambition dans notre poche, recaler notre objectif et nous remotiver même si nous étions venus pour gagner. Ce sont des discussions que nous avons eues avec Vincent."
La traversée entre Madère et Saint-Barth : "Nous avons essayé de faire une route optimale sans regarder les autres, sauf durant les derniers jours où nous étions proches de Cercle Vert, Bostik et Brossard, il fallait garder l’œil dans le rétroviseur."
L’arrivée à Saint-Barth : "Quand on n’a pas le résultat attendu, on se dit que l’on arrive sur une île magnifique et que l’on va pouvoir se reposer ! "
Les infos météo : "Nous avions accès à une seule source d’information sur un serveur américain. Parfois nous attendions les fichiers météo durant 2 jours. Nous avons peut-être fait l’erreur d’être méfiants envers ces informations tout en comptant dessus. Quand Atao Audio System et Brit Air ont plongé radicalement dans le sud, ils ne se sont pas fiés uniquement aux informations dont ils disposaient. Il faut trouver le bon dosage entre l’expérience, le feeling et les informations reçues pour se positionner. L’issue d’une option est toujours incertaine."
L’échange avec les autres concurrents : "Il y a 3 moyens, le téléphone, internet et la VHF mais les échanges sont rares. Avant Madère, nous avions Veolia et Groupe Bel à portée de VHF, nous avons discuté un peu. Et 2 jours avant l’arrivée, j’ai appelé Kito (skipper de Groupe Bel ndlr) pour l’encourager !"
Les relations avec Vincent Riou : "Nous nous connaissons bien, tout s’est passé facilement. Vincent est complètement tranquille, toujours calme et posé. Je sais que je suis plus stressé, moins calme, l’ambiance était top."
La condition physique à l’arrivée : "Durant toute la traversée, nous n’avons jamais été réellement debout. Sous spi, nous avons fait très peu d’effort physique et les manœuvres sont peu fréquentes. Du coup, on se ramollit, on est chancelant, ça fait mal aux ligaments et aux muscles !!!"
Les occupations du bord : "Lire ? Sûrement pas, nous n’avions pas le temps ! En permanence il faut observer comment se comporte le bateau, affiner les réglages. Quand on a barré durant 2 heures sous le soleil, on est groggy. Il faut profiter du temps hors barre pour se reposer, analyser la météo, se nourrir."
Une belle image en tête : "Les premiers jours, il y avait pleine lune. Elle nous éclairait alors que nous étions sous spi avec 35 nœuds de vent dans les vagues. Ce sont des moments rares."
La Transat AG2R, un atout pour la Route du Rhum ? "Vincent comme moi, cela nous a plongés dans le rythme de la course. Le passage de bouées, les lignes de départ, la pression de la concurrence, l’analyse météo, c’est autant de paramètres avec lesquels nous sommes bien familiarisés dès ce début de saison. Le parcours est identique, une partie des concurrents seront les mêmes. Cette Transat AG2R nous l’avons vécue un peu comme une "veille technologique" avant la Route du Rhum."
LA COURSE DE DELTA DORE
1er du prologue
1er à avoir franchi la ligne de départ
7ème au passage à Madère à 16 minutes et 43 secondes du 1er
Vitesse moyenne théorique de DELTA DORE de Concarneau à Saint-Barth : 7,68 noeuds
5ème participation de Jérémie Beyou à la Transat AG2R
2ème participation de Vincent Riou à la Transat AG2R
Source Delta Dore