Programmé tôt dans la saison, le Valencia Louis Vuitton Act 13 a connu des conditions météo variées, loin de la métronomique brise de mer qui a fait la réputation de ce plan d’eau. Pluie, temps orageux, coups de mistoufle, vent faible ou brise fraîche, les équipages ont tout expérimenté. un banc d’essai presque parfait pour évaluer les forces et les faiblesses de leurs nouveaux Class America, mais probablement moins pertinent pour un comparatif de vitesse avec la concurrence : ces sept régates en flotte ont davantage été un concours de tactique qu’un concours de vitesse.
Quoique. Si l’on revient sur les sept manches du Defender, il y a de quoi s’interroger. L’équipage d’Ed Baird et de Brad Butterworth remporte en effet l’épreuve (et 4 manches) malgré des départs très approximatifs et quelques contrariétés. Mais ni leur pénalité (dans la manche 5), ni leur départ volé (dans la manche 1) ne les ont empêchés de bien finir leurs courses. Peu d’équipes peuvent se permettre ce genre d’erreur et terminer quoi qu’il advienne dans le top 5. Ce faisant, Alinghi assène un véritable coup psychologique aux challengers parmi lesquels figure son futur adversaire du Match. SUI 91 est rapide et pour ceux qui en doutaient, le Defender est toujours le patron.
La révélation Mascalzone Latino
En comparaison, les trois challengers jusque-là dominants – Emirates Team New Zealand, BMW ORACLE Racing et Luna Rossa – sont apparus plus fragiles ou plutôt vulnérables. Les Italiens, à bord de leur nouveau ITA 94, ont connu quelques difficultés (manches de 7e et 8e) de même que BMW Oracle Racing (manches de 7e et 10e) qui avait changé de tacticien pour ces régates en flotte, Gavin Brady remplaçant Bertrand Pacé. Emirates Team New Zealand, avec Ben Ainslie à la barre, a aussi commis quelques petites erreurs, à l’image du mauvais départ ou de l’affalage de spi raté dans la deuxième manche du jour.
L’élévation du niveau de jeu de tous les équipages et la montée en puissance des anciens syndicats de la ‘D2’ commencent à faire de l’ombre aux poids lourds du circuit. A ce titre, Mascalzone Latino-Capitalia est l’équipe qui a fait sensation. Il s’en est fallu de peu en effet pour que Flavio Favini et Vasco Vascotto montent sur la deuxième marche du podium de cet acte 13. Leur nouveau bateau, ITA 99, est bien né, et l’équipage qui a beaucoup navigué cet hiver, s’est montré efficace.
Mais d’autres équipes ont prouvé qu’il fallait compter sur elles : les Espagnols, vainqueur de la manche 6 manquent encore de régularité, tandis que Shosholoza qui a passé de nombreuses bouées dans le paquet de tête, poursuit sa douce ascension. Enfin, les Suédois de Victory Challenge, décevants dans les premières manches, n’ont cessé de progresser tout au long de cet acte.
Les Français doivent retrouver la flamme. et la vitesse.
Prometteurs en début d’épreuve, Sébastien Col et ses hommes réalisent quelques bords aux avant-postes et semblent sur le point de concrétiser. Mais ils n’y parviendront pas, si ce n’est dans l’ultime manche du jour. Aujourd’hui, l’équipage d’Areva a fait plaisir à voir : un joli départ en bout de ligne dans du vent frais, une bonne tactique et au final, une place de 5e (devant les Kiwis !), leur meilleure jusqu’à présent à bord de FRA 93. Ils doivent encore faire progresser leur nouveau Class America s’ils souhaitent ‘chatouiller’ les grosses équipes, comme le souhaitait Stéphane Kandler. Leur résultat dans cet acte 13 ne leur permet pas, en tout cas, de conserver leurs deux points bonus pour la Louis Vuitton Cup.
Pour les challengers, l’heure des comptes a sonné
En effet, ce treizième et dernier acte de la 32e America’s Cup permet de finaliser le Louis Vuitton Ranking et d’attribuer les points bonus. L’équipe néo-zélandaise termine en haut du tableau et décroche les 4 points qui lui sont promis (un communiqué de presse spécial sera diffusé à ce sujet).
Succès populaire
Enfin, côté coulisse, le Port a connu une affluence remarquable. Vendredi, le nombre de visiteurs a battu des records avec plus de 63 000 personnes comptabilisées dans le Park. En tout, ces six jours de régate auront attiré pratiquement 250 000 personnes autour du Port America’s Cup.
Alinghi remporte le Valencia Louis Vuitton Act 13
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