A l’approche du cap Finisterre

Generali Europ Assistance
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Comme prévu, le vent a tourné à l’Est la nuit dernière et s’est renforcé petit à petit pour atteindre 15-20 nœuds. Des conditions idéales et favorables à la vitesse. Ce mardi, les speedos affichent régulièrement entre 10 et 16 nœuds. « Ce sont les alizés avant l’heure, c’est le bonheur ! » s’exclame Jeanne Grégoire (Banque Populaire), toujours aux avant-postes de la meute des Figaro Bénéteau.

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« Ca glisse bien, c’est sympa, on cravache sous petit spi et ça avance vite » ajoute Gildas Morvan (Cercle Vert). Tous savourent ces instants de belle navigation mais restent vigilants, comme l’explique Jean-Paul Mouren (Groupe SNEF), tenant du titre et doyen de la course : « C’est sympa mais un peu tendu, malgré tout. Un départ au lof est vite arrivé. Plus que du simple « barrage », c’est du pilotage ! Dès que l’on relâche un peu l’attention, la sanction est immédiate par rapport aux autres ».

Le fait de naviguer groupé a cet avantage : il permet à chacun d’étalonner sa vitesse, d’optimiser sa trajectoire. Reste que veiller à la bonne marche du bateau n’est pas la seule préoccupation à bord des bateaux. Les marins sont également attentifs à la météo à venir. Dès cette nuit, les conditions vont commencer à changer. L’ensemble des concurrents va se trouver sous l’influence de la dépression orageuse qui remonte actuellement de Madère vers le Portugal. En clair, le vent va tourner progressivement à droite, au secteur Sud-est puis mollir partiellement. Un changement de régime assez marqué, que tous les tandems anticipent d’ores et déjà. « Nos regards sont tournés sur les choix de route qui vont s’offrir à nous à partir du cap Finisterre et le moins que l’on puisse dire, c’est que cela semble assez compliqué, d’autant qu’il faut aussi gérer le trafic des bateaux de commerce et de pêche, assez dense sur cette partie du parcours » déclare Antoine Koch (Gaspé 7), nouveau leader, au pointage de 15 heures.

Son de cloche identique du côté de Jean-Paul Mouren : « Nous regardons ce qui se passe autour de nous, nous épions le voisin. Pour l’heure, nous sommes tous sur une même autoroute mais bientôt, il va falloir choisir entre deux options. D’une part passer au large, d’autre part se rapprocher des côtes, pour aller chercher de forts thermiques ».

La journée de demain pourrait donc bien être décisive. La flotte pourrait ainsi commencer à s’éclater et les écarts à se creuser. « C’est sûr, nous risquons de nous arracher les cheveux, mais ce n’est pas grave, nous en avons plein ! » a conclu avec humour Jeanne Grégoire.

Ils ont dit :

Adrien Hardy, skipper d’Agir Recouvrement : « Nous avons talonné violemment après le départ, du coté de Loctudy. Nous avons donc vécu un début de course mouvementé. Cela a pris du temps et de l’énergie mais le problème est résolu maintenant. Nous avons fait une plongée d’inspection et fait quelques travaux à bord. A présent, nous avons écoulé tous le stock de résine du bord ! Nous ne savons pas ce que cela va donner au près, avec de la mer.»

Armel Tripon, skipper de Gedimat : « La navigation groupée et la présence de tant de concurrents autour de nous, ça fait plus décor de Solitaire que de transat et c’est agréable. Ca peut durer jusqu’aux Canaries car il n’y a pas de grandes options mais juste des décalages. »

Laurent Bourgues, co-skipper de Kickers : « On est en plein dans une problématique météo, mais c’est le cas de tout le monde. On essaye de savoir où est la flotte et ce qu’elle compte faire. On attend un peu avant de se décider pour le choix de la route, car celle-ci est déterminante pour l’arrivée aux Canaries. Faut jouer maintenant ! »

Nicolas Troussel (Crédit Mutuel de Bretagne) : « À bord tout se passe bien, en plus on est revenu dans le match. On a rapidement trouvé le rythme, maintenant il faut le garder et faire les bons choix stratégiques. On a fait plusieurs siestes pour être assez lucides lors des prises de décisions à venir. Il va se passer plein de choses et ça va être intéressant… »

Classement de 19h

1 GENERALI – EUROP ASSISTANCE Yann Elies / Jérémie Beyou à 3501,1 milles de l’arrivée
2 GASPE 7 Joseph Brault / Antoine Koch à 0,3 milles
3 CERCLE VERT Bertrand de Broc / Gildas Morvan à 0,9 milles
4 CHEMINEES POUJOULAT Bernard Stamm / Gildas Mahé à 1,4 milles
5 LUISINA Eric Drouglazet / Laurent Pellecuer à 2,4 milles