Wilson au Horn

Rich Wilson - Great American III
DR

" Yes you can "
Et de 10. Le vétéran et seul concurrent américain de ce 6e Vendée Globe a laissé derrière lui un long et éprouvant océan Pacifique. Lundi en début d’après-midi, le skipper de Great American III franchissait le rocher-frontière qui marque le passage en Atlantique. A la vacation de la mi-journée, Rich décrivait son environnement : 40 nœuds de vent d’ouest et une mer difficile à son arrivée sur le plateau continental. " C’est gris, gris, gris " poursuivait-il, la voix fatiguée, mais néanmoins satisfait de vivre un des très grands moments de sa course. Présent lors de la vacation radio, Judson Hamblett, attaché diplomatique de l’ambassade américaine à Paris n’a pas manqué de féliciter Rich Wilson, sous forme d’un clin d’œil ‘Obamesque’ : " Rich, yes you can ! ".

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A ce jour, il ne reste plus que deux concurrents dans le Pacifique : Raphaël Dinelli et Norbert Sedlacek. Le premier a passé la dernière porte de sécurité ce matin à 8h30. Le second devrait le suivre en fin de journée. Avec 7000 milles de retard sur Michel Desjoyeaux, les deux compères franchiront le Horn quand le premier aura posé son sac à terre !

L’avarie cachée de Foncia : le safran bâbord
L’arrivée est-elle pour samedi ou pour dimanche ? Tout dépend de la stratégie de Michel Desjoyeaux. En train de s’extirper de l’anticyclone des Açores à des moyennes somme toute correctes (9,5 nœuds), le leader a le choix entre deux options. Empanner rapidement pour aller chercher plus au nord un front très actif ou bien temporiser et laisser le front venir à lui pour bénéficier de conditions de navigation toujours rapides mais plus clémentes. Tout porte à croire que le navigateur de Port la Forêt optera pour l’option 2, même si cela retarde légèrement son heure d’arrivée aux Sables. Avec plus de 500 milles d’avance sur Roland Jourdain, il peut se payer le luxe de laisser du temps au temps. D’autant que le skipper de Foncia révélait ce midi une avarie survenue le 25 décembre dernier et qui aurait pu le contraindre à jeter l’éponge. Lors de sa remontée vers la première porte Pacifique au près dans 35 à 40 nœuds de vent, il a failli perdre son safran bâbord. Une grosse frayeur rétrospective qui décuple aujourd’hui l’attention qu’il porte à son matériel. Pour arriver vainqueur, il sait qu’il faut finir la course et se contraindre à naviguer prudemment.

Le même dilemme anime aujourd’hui les pensées de Bilou, tiraillé entre son envie de tirer sur le bateau et la nécessité de le préserver. Roland Jourdain sait que la météo lui sera moins favorable dans ses 2340 derniers milles de course. D’autant moins favorable s’il prend du retard sur les systèmes dont bénéficie actuellement Mich’ Desj’. Du coup, le skipper de Veolia Environnement se voit bien aux Sables d’Olonne trois jours après le vainqueur. Mais au-delà de cette seconde place qu’il occupe vaillamment depuis une bonne quarantaine de jours, il se réjouit déjà à l’idée – après son abandon dans le Vendée Globe 2004 et l’année dernière sur la Barcelona World Race – de boucler enfin jusqu’au bout son tour du monde !

Problématique Atlantique
Derrière lui, chacun cherche son chemin en Atlantique, dans un contexte météorologique pas toujours coopératif. Si Armel Le Cléac’h profite à son tour d’alizés bien installés, Marc Guillemot et Samantha Davies sont moins bien servis dans l’hémisphère sud. Mais une nouvelle source de motivation anime le couple franco-britannique presque inséparable depuis l’océan Indien : un duel à une poignée de milles de distance, à la faveur d’un retour tonitruant de la navigatrice anglaise. Même double mixte entre Brian Thomson et Dee Caffari, eux aussi à quelques milles d’écart dans les faibles alizés du sud. Ils ont désormais distancé Arnaud Boissières qui navigue au près le long des côtes du Brésil ! Du près musclé est également au menu pour l’Anglais Steve White au large de l’Argentine.

Le classement de 16 heures le 26/01/09
1- Michel Desjoyeaux (Foncia) à 1823,8 milles de l’arrivée
2- Roland Jourdain (Veolia Environnement) à 518 milles du leader
3- Armel Le Cléac’h (Brit Air) à 1029,8 milles
4- Marc Guillemot (Safran) à 2126 milles
5- Samantha Davies (Roxy) à 2128,7 milles
6- Brian Thompson (Barhain Team Pindar) à 2430,8 milles
7- Dee Caffari (Aviva) à 2545,9 milles
8- Arnaud Boissières (Akena Vérandas) à 2929,4 milles
9- Steve White (Toe in the Water) à 3670,1 milles
10- Rich Wilson (Great American III) à 5200 milles
11- Raphaël Dinelli (Fondation Ocean Vital) à 6995 milles
12- Norbert Sedlacek (Nauticsport-Kapsch) à 7068,4 milles