Globe40. Crédit Mutuel brillant vainqueur à Sydney de l’étape 3

Copyright : Image In France / Crédit Mutuel

Après 19 jours, 18 heures, 53 minutes et 43 secondes menées tambour battant depuis l’île de la Réunion, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont, sur le bateau Crédit Mutuel, remporté à Sydney la 3e étape de la Globe40 avec brio, devant l’équipage de Belgium Ocean Racing – Curium (Jonas Gerckens et Benoît Hantzperg). Le Class40 Crédit Mutuel remporte ainsi sa troisième course dans cette édition après un premier succès lors du prologue (Lorient-Cadix) puis un deuxième entre Cadix et Mindelo (Cap-Vert), s’emparant de la 2e place du classement général de cette course autour du monde en sept étapes.

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5120 milles théoriques, soit 9482 kilomètres sur la route la plus courte entre La Réunion et Sydney, l’océan Indien puis une entrée dans l’océan Pacifique avec la promesse de passer un long moment dans les mers du sud pour y affronter les trains de dépressions qui circulent d’ouest en est et la longue houle qu’ils génèrent, tel était le défi à relever.

Partis dans un petit temps, à petit tempo puisqu’une barrière anticyclonique fit obstacle aux concurrents pendant un peu plus de cinq jours, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont été les premiers à prendre le train des dépressions et à profiter de la houle qui optimise la vitesse… sauf lorsque l’océan devient haché. Sur ce long tronçon de navigation dans des latitudes très basses, le tandem a brillé, par sa maîtrise, la pertinence des choix météo et sa capacité à exploiter le plein potentiel du Class40 Crédit Mutuel, mais sans jamais prendre de risques inutiles, conformément à l’appréciation du skipper, qui s’astreint à considérer ce tour du monde comme un marathon tout au long duquel il convient de prévenir les gros problèmes techniques… comme ceux rencontrés malheureusement par l’équipe allemande de Next Generation Boating Around the World, contrainte à abandonner l’étape pour des problèmes de gréement.

Dans ce contexte, poussé par les vents constants et quatre dépressions successives, le Class40 Crédit Mutuel a englouti les milles comme cela n’est sans doute jamais arrivé dans la catégorie des monocoques de 40 pieds.

400 milles par jour pendant 4 jours !

Entre la longitude de l’est des îles Kerguelen, bastion français du bout du monde, et l’est de King Island, la porte d’entrée du détroit de Bass, qui sépare l’île-continent de la Tasmanie, le Class40 Crédit Mutuel a parcouru 3473 milles théoriques sur 10 jours et 4 heures, soit une vitesse moyenne théorique de 14,23 nœuds. L’analyse prochaine des relevés de l’ordinateur de bord donnera probablement une vitesse réelle bien supérieure. Dans le détail, du 3 au 7 décembre, le duo a progressé de 400 milles en moyenne chaque jour et, sur 24 heures, entre le 6 décembre 1h45 et le 7 décembre même heure, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont parcouru 410 milles, soit une vitesse de 17,08 nœuds théoriques. Époustouflant.

Le troisième volet de cette course a débuté entre l’île-continent et la Tasmanie, dans le détroit de Bass, où les vents faiblissants, notamment grâce ou à cause des reliefs, ont ralenti le tempo effréné. Dans le petit temps, Ian Lipinski et Amélie Grassi ont mené leur monocoque avec précision jusqu’à la ligne d’arrivée, franchie ce vendredi 12 décembre à 14h53 (heure locale) / 04h53 (heure française) avec une marge très confortable sur leurs poursuivants.

Cette troisième victoire permet donc à Ian Lipinski et son équipe de recoller au classement général. L’étape La Réunion-Sydney, sanctionnée d’un coefficient 2, permet au Team Crédit Mutuel de prendre la 2e place du classement général avec 12,5 points, soit 2 points de retard sur le leader, Belgium Ocean Racing (10,5 points).

La 4e étape mènera la flotte de Sydney à Valparaiso (Chili) pour une traversée très vraisemblablement débridée à travers l’océan Pacifique. Le départ sera donné le 1er janvier.

ILS ONT DIT :

Ian Lipinski : « Cette étape a été dure, je suis fier qu’on ait réussi à gagner dans ces conditions si sportives ! C’est une forme de soulagement parce qu’on a fait une contre-performance sur l ‘étape précédente, avec un finish très douloureux. Ça fait du bien de conjurer le sort et de gagner cette étape. Je n’ai pas été particulièrement effrayé par l’état de la mer dans cet océan Indien si redouté. En revanche, il a fallu en faire, des efforts ! Ça nous a demandé beaucoup d’effort physique d’une part et d’effort mental d’une autre. C’est tellement plus facile de s’éloigner des dépressions de quelques milles mais au risque de se retrouver dans des petites zones de vent mou et d’y perdre des milles supplémentaires. C’est dur de garder l’intensité quand tu n’attends qu’une chose : que ça se calme. Mais en voile l’endroit où ça va vite, c’est quand il y a de la mer et du vent… »

Amélie Grassi : « Nous sommes très, très, très contents ! Même quand on était dans le dur, on a continué à se faire mal et à pousser le bateau tout en prenant soin de lui, c ‘est vraiment une satisfaction immense de pouvoir clôturer l’étape sur une victoire. Nous avons vécu une course très intense. Après un départ avec peu de vent, ça a attaqué très fort dans les dépressions du sud. On a puisé assez loin dans nos réserves, il y a eu des moments où on a été très fatigués, avec les corps très éprouvés. Paradoxalement, quand tu navigues dans l’océan Indien, tu investis beaucoup d ‘énergie, ton corps est dans le dur, mais c ‘est aussi un moment où le bateau glisse dans des positions incroyables. Mais si tu arrives à mettre de côté les effets des contraintes que tu as choisies – se faire mal physiquement, repousser les limites – et bien tu vis des conditions de navigation exceptionnelles avec une mer qui est belle, énorme, puissante… C’est du kif, quand même (elle rit). À la sortie de l’Indien, je me suis sentie soulagée parce que j’étais fatiguée, mais j’étais aussi déçue que ça s’arrête parce que je ne sais pas quand j’y reviendrai. »

Daniel Baal, président de Crédit Mutuel Alliance Fédérale : « Immense bravo à Ian et Amélie pour cette splendide victoire. On sentait notre duo très motivé après la 3ème place concédée lors de l’arrivée à La Réunion. Triompher dans la baie de Sydney est une belle symbolique pour nos skippers. Nous sommes tous, élus mutualistes et salariés du groupe, très fiers de leur maitrise sur cette étape qui aura été, une fois de plus, très éprouvante, tant pour l’équipage que pour le bateau. Le brillant résultat est là et notre plaisir aussi ! Ils vont pouvoir passer de belles fêtes de fin d’année. Et prendre un peu de repos puisque ce sont Antoine Carpentier et Alan Roberts qui les relaieront pour la prochaine traversée du Pacifique. »

Eric Petitgand, directeur général de Crédit Mutuel Alliance Fédérale : « Au nom de l’ensemble des collaborateurs et des élus du Crédit Mutuel, je tiens à féliciter Ian et Amélie pour cette nouvelle victoire. Ils font briller nos couleurs à l’autre bout du monde et démontrent la qualité de l’équipe Skipper Crédit Mutuel. Et quel plaisir de suivre ces courses comparables à de véritables régates… mais sur 2 à 3 semaines de suite ! La lutte est rude et la compétition de haut niveau. Des valeurs et des défis que nous aimons relever également au quotidien. »