Coupe de l’America : grandes manoeuvres à Lorient

Alinghi a bord de Foncia
DR

Pendant que le feuilleton juridique suit son cours,  les grandes manoeuvres ont commencé dans la rade de Lorient. Depuis que la Cour suprême de New York a ordonné que la 33 ème Americas Cup se déroulerait sous forme d’un duel en multicoque , Lorient devient une place hautement stratégique de la Coupe. Et les trimarans  de 60 pieds retrouvent un premier rôle pour initier ces stars du match racing aux secrets du multicoque.
 
30 noeuds d’entrée de jeu
 Ce sont les suisses d’Alinghi qui ont ouvert le bal  sur Foncia sous la houlette d’ Alain Gautier alors que leurs ennemis jurés d’Oracle  emmenés par le néo – zélandais Russel Coutts sont attendus la semaine prochaine sur Groupama 2 de Franck Cammas. Ces adversaires ne se croiseront donc pas sur le plan d’eau.
 
Temps à grains , température très fraîche et rafales appuyées jusqu’à 30  noeuds, les régatiers d’Alinghi ont été servis  pour leur première sortie. Mais au retour de cette séance tonique dans les courreaux de Groix, les visages en disaient long.  " C’était une parfaite journée pour se mettre dans le bain en terme de vent et de mer. Le but de cette première session est de travailler les instincts , les réflexes et les manoeuvres.  Foncia est une plateforme saine et parfaite pour l’exercice " explique Pierre Yves Jorand membre du design team.
 
Coup de projecteur sur les multis
Dans un rôle nouveau de professeur es multicoque , Alain Gautier a trouvé ces élèves très doués  " Ce sont des marins qui ont tous des gros palmarès. Certains ont fait la Volvo race, ils ne sont pas impressionnés par la mer et le vent. On avait prévu de ne pas sortir au delà de 25 noeuds. On a eu des rafales à 30 mais comme il était orienté au Noroît , la mer était maniable.  Ils ont été ravis de naviguer  à 33 noeuds au lieu de 12. Cette incroyable histoire a au  moins le mérite de faire connaître nos bateaux à ces gens qui les voyaient de très loin. C’est un formidable coup de projecteur pour ces machines " explique le lorientais. D’un Class America à un trimaran de 60 pieds, les sensations sont radicalement différentes " Dans les bords de portant à plus de 30 noeuds les visages s’éclairaient de larges sourires " confie Pierre Yves Jorand .
 
Duel architectural
Par contre ces machines ne sont pas forcément adaptées à l’exercice particulier du match racing . " Il ne faut pas s’attendre à de gros duels de virements de bords. La course sera plutôt architecturale avec des bateaux sur des concepts différents,  Ce ne sera pas un duel à  la culotte . " Outre les navigants , des membres du design team d’Alinghi sont présents à Lorient  et ont embarqué pour " travailler en situation réelle sur l’utilisation des foils , du mât orientable. " Car la finalité de ces navigations c’est aussi de recueillir des données pour mettre au point le multicoque le plus performant possible. Et là aussi ces Défis ont fait appel à des spécialistes reconnus Nigel Irens et Benoit Cabaret  pour Alinghi et le cabinet Van Peteghem- Lauriot Prévost  pour Oracle. Les français n’auront finalement jamais joué un rôle si influent dans l’America’s Cup.
 
Gilbert Dréan

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