Ocean Race Europe. Arrivées ce jeudi, Biotherm en tête, Holcim-PRB répare sa coque endommagée

Gauthier Lebec/ Team Biotherm / The Ocean Race Europe 2025

Les concurrents sont attendus ce jeudi à Portsmouth, au terme de cette première étape de The Ocean Race Europe. Biotherm est toujours en tête avec 18 milles d’avance sur Paprec Arkéa (2e) et 27 milles sur Team Malizia (3e).

- Publicité -

Ce mercredi matin, après 2 jours et 16 heures de compétition depuis Kiel (Allemagne), les skippers ont bien conscience que tout reste à faire au fil des 130 milles (240 km) qui les séparent encore de Portsmouth (Angleterre) où ils sont attendus jeudi matin. « Tout le parcours qui longe la côte anglaise va nous donner du fil à retordre, cela peut être très imprévisible », assure le Britannique Will Harris (Team Malizia). Hier, les cinq équipages ont d’abord dû franchir une dorsale, un passage sans vent à la crête de l’anticyclone où chacun a connu des fortunes diverses. Si Yoann Richomme (Paprec Arkéa), s’est réjoui de « l’avoir passé plus vite que prévu », Will Harris reconnaît que Team Malizia « y a perdu beaucoup plus de temps, bien plus que ce à quoi on s’attendait ». « On avait l’impression d’être coincés, c’était agaçant ». D’autant que Team Malizia, qui était revenu à 2,5 milles de Paprec Arkéa, a vu l’écart se creuser à nouveau (9 milles ce matin).

En revanche, le leader Biotherm est le premier à s’être extirpé de cette dorsale. « On a pu bénéficier de conditions de rêve dans la foulée avec un vent d’est, sud-est qui nous a permis de progresser très vite vers les côtes anglaises », apprécie Paul Meilhat. Le skipper savoure d’autant plus qu’ils ont réussi à augmenter légèrement leur avance sur leurs deux concurrents directs. « Plus ils sont loin mieux c’est, surtout avec ce qui nous attend ». Car les « conditions de rêves » n’ont pas duré. En début de soirée, les équipages ont une nouvelle fois dû traverser une zone de calme dans laquelle ils ont bataillé toute la nuit. « L’autre point qui complique la donne, c’est le courant, confie Paul Meilhat. Dans la nuit, il nous est même arrivé de faire marche arrière ! » Biotherm a légèrement accéléré ce matin en sortant au près de cette zone de transition.

La suite s’annonce complexe pour toute la flotte qui comprend aussi Canada Ocean Racing – Be Water Positive (à 48 milles) et Team AMAALA (à 76 milles). « On ne devrait pas avoir de vent une grande partie de la journée, annonce Yoann Richomme. Il faut arriver à se frayer un passage dans le sud mais ce ne sera pas évident avec le courant, les bancs de sable et les zones interdites (DST). On va lutter pour progresser toute la journée ! » Le constat est partagé par Will Harris : « il y a beaucoup d’obstacles qui nous attendent, d’autant que la marée est très forte, ce qui complexifie un peu plus la navigation ». Et le skipper britannique rappelle « qu’une fois dans le détroit de Douvres, ça ne va pas s’arranger ! » En somme, le jeu consiste désormais à se faufiler entre la côte anglaise et le rail des cargos.

« On va tirer des bords toute la journée, en faisant du ping-pong entre les deux, décrypte Paul Meilhat. On n’aura jamais plus d’une demi-heure sans manœuvre jusqu’à la fin de la course ! » Malgré la répétition des efforts et la fatigue qui se fait sentir, tous sont prêts à tout donner, jusqu’à l’arrivée demain matin.

L’équipe Holcim-PRB a réussi à colmater le trou dans la coque en carbone de leur IMOCA. Un moule a été produit pour créer une nouvelle section en fibre de carbone. Cette pièce a été ajustée avec précision à la coque, et le processus de moulage et d’installation s’est achevé hier soir. Cette étape a permis de traiter une grande partie des dommages. Bien que les travaux ne soient pas encore terminés, il s’agit d’un progrès significatif et le bateau commence à reprendre forme.

En parallèle des travaux qui se poursuivront ce matin sur la coque, une partie de l’équipe Holcim-PRB commencera à réparer les dégâts sur le gréement bâbord causés par la collision. En particulier, le hauban d’outrigger (D0) doit être remplacé. Un expert en gréement arrive sur place pour assister l’équipe dans ces opérations délicates et certifier la fiabilité des réparations.

Pour cette réparation, nous avons travaillé en étroite collaboration avec les architectes du bateau, notamment Guillaume Verdier, Hervé Penfornis et les experts du chantier naval Knierim Yachtbau. Nous leur sommes profondément reconnaissants, ainsi qu’à notre propre équipe de techniciens, pour leur concentration, leur expertise et leur esprit de résolution de problèmes, garantissant que les réparations soient effectuées en toute sécurité et efficacité. Cette solution pré-moulée a été choisie pour la solidité, la résistance et la fiabilité qu’elle offre. Les réparations seront finalisées dans les prochains jours. L’équipe reste prudemment optimiste quant à un retour à l’eau dans les jours à venir.