Anthony Marchand en escale en Nouvelle-Zélande a été rejoint par les deux membres de son équipe technique présents sur place Ils sont parvenus, avec l’appui de l’ensemble du team Actual à distance, à réparer le dispositif permettant au foil tribord du maxi trimaran de rester en position basse. Le skipper d’Actual Ultim 3 est plus déterminé que jamais à boucler son tour du monde. Il a repris sa course ce dimanche 11 février à 6h12 (heure de Paris), après un stop de 27 heures et 24 minutes.
« Surmonter les difficultés et les problèmes, ce n’est pas si facile. Ils produisent, de fait, un grand impact émotionnel, mais je garde en tête que c’est aussi dans la douleur que surgit l’opportunité », a commenté Anthony Marchand la nuit dernière, peu avant de quitter le port de Dunedin, au sud de la Nouvelle-Zélande. « Sur le moment, ça a été une énorme déception et je n’ai pas pu retenir mes larmes », a avoué le skipper d’Actual Ultim 3. « Depuis le début de la course, je me bats constamment. La phrase de Michel Desjoyeaux « Un tour du monde, c’est une emmerde par jour » est définitivement vraie. Cela impose une énergie folle pour les gérer. Malgré tout, je n’ai qu’une envie : tout faire pour arriver à Brest et conserver ma quatrième place », a relaté Anthony qui a appris à s’épanouir malgré l’adversité.

« Je suis heureux d’être de nouveau en mer et de retrouver ma petite vie à bord. Je suis plus déterminé que jamais à boucler ce tour du monde. Je sais malgré tout que ça va continuer d’être une lutte permanente, à la fois physiquement et mentalement. L’engagement impose d’être total et c’est d’ailleurs pour cette raison qu’on ne fait pas ça tous les ans. On ne ressort assurément pas indemne de ce genre d’exercice mais on en ressort forcément grandi. C’est exigeant, très dur même, mais on en retire plein de choses. Ça reste une aventure absolument géniale, totalement hors-normes. Je mesure la chance que j’ai de pouvoir la vivre et c’est pour cette raison que j’y mets toute mon énergie. Il y a peu de moments dans la vie de tous les jours où l’on est poussé à ce point à se dépasser, et ce, sur tous les plans », a ajouté le Costarmoricain à qui il reste, à date, encore plus de 11 000 milles à parcourir pour boucler la boucle.
L’importance d’être serein
« Je ne change pas de « mode ». Cela fait quelques temps déjà que je sais que ce sera compliqué de rattraper les copains de devant même si rien n’est encore écrit. De plus, il reste une bataille à livrer avec Éric Péron. Mon but est de rester devant lui », a détaillé le skipper d’Actual Ultim 3, particulièrement combatif, mais conscient que le Pacifique et la longue remontée de l’Atlantique leur réservent, à lui et aux autres, encore bien des surprises. « Il va encore se passer des tas de choses. Je sais que ce qui m’attend ne va pas être de tout repos. Je suis prêt et bien reboosté au niveau du moral. C’était super motivant de voir l’ensemble de l’équipe à fond lors de l’escale, entièrement résolue à trouver des solutions afin que je puisse repartir au plus vite et surtout dans les meilleures conditions possibles », a commenté le marin. Et pour cause, alors qu’il s’apprête à entrer dans l’infernal « tunnel » du Grand Sud dont la sortie sera marquée par le passage du cap Horn, il est impératif pour lui d’avoir confiance en sa machine. « Il était important de faire les choses bien pour que je puisse être serein sur l’eau. A terre, bricoler prend déjà un temps considérable. En mer, seul, c’est, a minima, puissance 10 et c’est autrement plus compliqué ! », a rappelé Anthony Marchand qui se dirige à présent vers le fameux point Némo, le point de l’océan le plus éloigné de toute terre émergée sur la planète. « Étonnamment, je n’y pense pas trop. Je me focalise avant tout sur le cap Horn. Je vois qu’il est plus proche que jamais et ça me stimule beaucoup même si une dépression monstrueuse semble m’y attendre ».