– A 48 ans, vous êtes un jeune directeur de course. Comment devient-on directeur de course ?
"Claire de Crépy, directrice adjointe du Figaro Événements, m’a proposé ce poste quelques semaines avant le salon nautique 2006. Cela m’a étonné car je n’avais pas d’expérience en la matière : j’ai préféré prendre le temps de la réflexion. Mais je me suis vite rendu compte que c’était une belle expérience à vivre".
– Pour cette "première", y-a-t-il un peu de stress ?
"Forcément un peu. La météo est l’un des paramètres qui nous menacent le plus et c’est évidemment plus difficile à vivre s’il y a beaucoup de vent. Cela dit, entre les balises embarquées à bord des Figaro Bénéteau, les stages de sécurité pour les bizuths et les stages de survie pour tous les concurrents, on ne laisse rien a hasard. Après, la mer reste la mer et il peut se passer plein de choses. Mais j’avoue que je ne suis pas fâché de voir l’anticyclone reprendre de la vigueur. La veille du départ, j’ai reçu un coup de téléphone de Jean Maurel, directeur de course de la Route du Rhum et de la Transat Jacques Vabre. Jean m’a souhaité "bonne chance", me proposant même son aide au cas où : cela m’a fait chaud au cœur".
– En tant qu’ancien coureur, comment jugez-vous l’évolution de cette course ?
"La Solitaire, c’est une vieille dame maintenant mais une vieille dame toujours très sportive. Regardez le plateau, il est superbe : il y a même quelques copains sur la ligne de départ comme Michel Desjoyeaux ou encore Bertrand de Broc. Avec ou contre eux, j’en ai avalé des milles ! Je vois aussi arriver des bizuths qui m’ont l’air très sérieux et bien préparés car je n’ai pas vu beaucoup de caisses à outils sur les pontons : ce qui prouve que le niveau monte. Moi, j’avais démâté lors de ma première participation. Quinzième, c’est ma meilleure performance en six participations : je crois que je n’allais pas très vite…. (rires)".
– Le parcours justement : tout en étant très classique, il s’annonce copieux avec une étape "monstrueuse" de plus de 760 milles : est-ce volontaire ?
"Disons que j’ai voulu évoluer un peu en proposant des parcours côtiers et techniques mais également une grosse étape de 762 milles : 762 milles, c’est quasiment deux étapes en une. C’est un peu l’Everest de la Solitaire 2007. Brest, le Fastnet à bâbord et une longue descente vers La Corogne : le terrain de jeu est immense et il y aura de quoi jouer. Ceci dit, l’histoire a souvent démontré que la course ne se jouait pas sur des grandes étapes mais sur des étapes dites faciles car plus courtes".
Philippe Eliès
(1) : il faisait partie de l’équipage du maxi-catamaran "Orange 2" lors du Trophée Jules Verne victorieux en 2005.
Jacques Caraës : directeur de course
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