Le rapport de force est toujours à l’avantage d’Alinghi avec 4 victoires à 2. Rappelons que depuis le 23 juin, les Suisses ont gagné la première course, les Néo-zélandais les deux suivantes et que le Defender a empoché les manches 4, 5 et 6.
Rappelons aussi que ce score ne reflète qu’en partie la bataille extrêmement serrée que se livrent les deux équipages. En effet, NZL 92 a remporté 3 des 6 départs et passé 3 des 6 premières bouées au vent en tête. Mais la réalité est là. Si les Kiwis perdent aujourd’hui, l’America’s Cup reste en Europe, et les Néo-zélandais devront préparer un nouvel assaut.
Les idées claires
Les régatiers ont coutume de dire qu’ils abordent "chaque course, l’une après l’autre" comme si l’étoffe des grands champions résidaient dans cette faculté à évacuer le passé, ancien ou récent d’ailleurs, pour se concentrer uniquement sur l’instant présent.
Dans la peau du Defender, à un point de la victoire, ou dans celle du Challenger, à une défaite de l’échec, comment peut-on aborder une manche comme aujourd’hui totalement déconnecté du contexte ? D’autant que les supporters des deux bords sont là pour rappeler à quel point ils ne veulent pas être dessus.
Impossible de percer les boucliers de la base néo-zélandaise et suisse, hier, pour savoir comment les marins vivent cette tension. La face émergée montre que les Class America sont restés au sec, que les équipes techniques ont fait de la maintenance et que les équipages ont passé du temps en meeting. C’est maigre. Et c’est normal. A ce stade, la moindre confidence d’un membre d’une équipe pourrait être utilisée par l’adversaire et risquerait de brouiller cette « routine » comme l’appelait, dimanche, Grant Simmer, coordinateur du Design Team d’Alinghi.
Le challenge néo-zélandais
Evidemment, la montagne à gravir est plus haute pour les Kiwis. Ils ont besoin de 3 victoires, contre une pour Alinghi.
Les Suisses n’ont disputé que six régates à bord de SUI 100, alors que l’équipage de Dean Barker en est à sa 39e depuis le début de la Louis Vuitton Cup (dont 29 victoires). Ray Davies, le stratège de NZL 92 avouait que « cette pause est bienvenue à ce stade, après une longue série de courses depuis les éliminatoires. »
Les Kiwis sont peut-être les plus avantagés par ces deux jours sans régate. Du repos et surtout la possibilité de prendre du recul, d’analyser, de discuter avec les siens pour attaquer cette journée parfaitement armés.
Le « fighting spirit » du Challenger semble très solide. Tour à tour, Grant Dalton, le patron, et Dean Barker, le skipper, n’ont cessé de le clamer en conférence de presse. Matthew Mason, pied de mât chez ETNZ, a également rappelé à ses coéquipiers qu’ « Australia II était mené 3-1 à Newport et nous savons tous ce qui est ensuite arrivé (les Australiens avaient gagné 4-3). Nous n’allons pas baisser les bras maintenant. »
Source : ACM
La 32e America´s Cup aura-t-elle un vainqueur ce soir ?
- Publicité -