Depuis deux jours et pour encore 24 à 48h, les conditions de navigation sont conformes aux promesses des dépliants touristiques du Pot au noir, c’est à dire « désordonnées, à très désordonnées, avec alternance permanente de grains et de calmes plats, soleil de plomb garanti la plupart du temps … ou alors fortes pluies orageuses.»
A ce régime, les courbes de progression des concurrents ressemblent à un accordéon où alternent des vitesses présentables de 8 à 9 nœuds et des lenteurs d’escargot de moins de 2 nœuds. Pour limiter la casse, les manœuvres, les changements de voiles et les réglages sont permanents afin de parer aux fréquentes rotations du vent. A bord des 7 Class 40 encore en course dans cette 2ème édition de la Route de l’équateur, les équipages sont à l’affut de la moindre occasion de grappiller quelques précieux milles, tous persuadés que la course est à un tournant décisif et que l’ordre d’arrivée à Pointe Noire se joue dans les deux jours qui viennent.
A bord de Deep Blue, en 5ème position, Florence Arthaud est confiante dans son option la plus à Ouest de la flotte où elle est allée chercher des veines de vent qui semblent parfois manquer au front Est où évoluent en file indienne Région Guadeloupe, Centre d’accueil des mineurs de MvouMvou et Sidaction CMA-CGM. Sous le soleil écrasant de ces latitudes équatoriales, les équipages se relaient régulièrement à la barre. Le pilote automatique a en effet du mal à gérer ce chaos météo contrairement à un marin expérimenté qui sait lire dans le ciel l’annonce d’un orage ou d’une bulle de calme à éviter.
Pour Nouvelle Espérance, le Class 40 skippé par Philippe Monnet et qui porte les couleurs du Congo Brazzaville, ces dernières 24 heures ont été favorables. Egalement positionné à l’ouest, mais davantage dans une position de contrôle du flanc Est, l’équipage Monnet/Naudin/Vasseur/D’Hooghe a progressé ces dernières 24 heures dans une étroite veine de vent, et n’a rien concédé au leader du classement général, l’indétrônable Région Guadeloupe, qui ce soir était le plus véloce. A la vacation ce matin, Monnet indiquait que tant que le flotte n’avait pas croché dans l’alizé de Sud Est, la loterie serait toujours de mise, favorisant les uns et les autres de façon aléatoire.
Devant les concurrents, une zone tampon incontournable à traverser, avec un avantage certain pour le premier à en sortir parce qu’il mettra une très sérieuse option sur la victoire finale à Pointe Noire, dans une dizaine de jours.
Source Route de l’Equateur