Le voilier familial dès son plus jeune âge, puis de l’Optimist et du Laser. Damien Guillou a suivi une filière classique. Tout juste trouve-t-on dans son parcours nautique des navigations sur Quarter puis sur Half Tonner. "Le Half, on l’a acheté en Angleterre en 2004", se souvient-il. Le bateau idéal pour s’éclater entre copains sur des épreuves conviviales comme la Transmanche en double et le Tour du Finistère (1er en 2003).
"La priorité ce sont les JO"
"Le 49er, je l’ai découvert par hasard en tant qu’équipier à l’ENV Quiberon : il recrutait de jeunes équipages. On y est allé avec Alexandre Monteau juste pour essayer le bateau. A l’arrivée, ça nous a bien plu". La suite, on la connaît. Des débuts en compétitions avec, à la clé, quelques résultats prometteurs : 7e à Medemblick en 2005; 2e à Barcelone et 3e à Cadix l’an passé. Suffisant pour décrocher des aides et un statut d’invité permanent en équipe de France.
Sur le circuit mondial (semaines olympiques, Mondiaux et championnats d’Europe), les deux licenciés du CN Lorient, également membres du Team Brossard, sont régulièrement au coude-à-coude avec les autres duos tricolores : "Notre objectif est de remporter les sélections pour les JO de Pékin. Ça, c’est la priorité".
Un penchant pour le large
L’autre projet est tout aussi séduisant puisque le jeune régatier rêve de la Transat 6.50 en 2009. "J’aime l’olympisme mais j’ai gardé un petit penchant pour la course au large et l’habitable. J’ai envie et besoin de naviguer ailleurs qu’entre trois bouées". Là encore, Damien Guillou devra subir un véritable parcours du combattant pour se qualifier : "Cela devient de plus en plus difficile car il y a beaucoup de postulants et peu de places disponibles. Je vais devoir avaler au moins 3.000 milles en solo pour avoir une chance de me qualifier". La principale difficulté sera de mener bord à bord ces deux projets aussi exigeants l’un et l’autre : "Je sais que cela va être difficile et c’est la raison pour laquelle j’ai choisi de ne pas tout faire seul".
Un Tip-Top à deux
Pour la Transat 6.50, il a acheté un mini de série, le Tip Top, en co-propriété avec Sylvain Pontu, 5e en Pogo de la dernière Transat 6.50 : "Sylvain a déjà l’expérience d’une Mini et il est très au point dans la préparation du bateau. Grâce à lui et à Benoît Barré, je vais gagner du temps. Je compte participer à certaines courses en fonction de mon planning olympique et Sylvain disputera les autres". Le pari est audacieux. A vouloir courir deux lièvres à la fois, on s’expose à un double échec : "J’en suis conscient mais je me dis aussi que je suis jeune. Que la voile olympisme est un sport d’expérience où il faut travailler pendant de longues années pour être au meilleur niveau".
S’ils échouent pour Pékin 2008, Guillou et Monteau n’excluent pas de retenter le coup en 2012 à Londres.
Philippe Eliès
Les grandes ambitions de Damien Guillou
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