Au départ de la Transat Ag2r à Concarneau le 9 avril, le département de la Seine Saint-Denis aura un joli visage : celui de Marine Chombart de Lauwe, qui vient d’épater son monde en prenant la 10e place de la Transat 6.50, pour sa première traversée de l’Atlantique en solitaire. La jeune navigatrice de 25 ans va courir sous les couleurs d’une Seine Saint-Denis « entreprenante, solidaire et ambitieuse », comme le proclame le grand spi de son monocoque.
Côté sportif, ne pas se fier à son visage d’ange. Derrière le regard azur, une vraie compétitrice est prête à en découdre avec la crème du circuit Figaro. Prête aussi à partager son rêve transocéanique avec des dizaines d’enfants des écoles, via un projet pédagogique à l’image de celui qu’elle avait monté pour « la Mini ». Un PC pour suivre le bateau sera installé au comité d’expansion du 93, un blog (marine93.over-blog.com) complètera le dispositif de communication d’Esprit 93, le collectif d’entreprises donnant son nom au bateau. Marine sera encore suivie par le site Internet du team Defimer de La Rochelle.
« J’ai vraiment hâte d’être au départ. Pour l’anecdote, quand j’étais monitrice de voile à Bréhat, la Transat Ag2r j’en rêvais déjà ! » raconte la jeune femme,
Le passage du rêve à la réalité a pris forme en rentrant de la Transat 6.50. Le Comité d’expansion de Seine-Saint-Denis, alors en proie à la mauvaise image donnée par les événements des banlieues, a rassemblé des entreprises autour du projet. Le président du conseil général Hervé Bramy et Jean-Paul Huchon, président de la Région île de France se sont associés à l’aventure.
«Ne pas oublier le plaisir ! »
Julien Branger, régatier émérite, sera aux côtés de Marine pour l’aventure. « Et tout se passe vraiment très bien, nous sommes complémentaires », assure Marine qui a intégré avec son coéquipier le centre d’entraînement de Port la Forêt. « Lors des premiers stages d’entraînement, nous étions forcément un peu à la traîne et puis très vite nous avons compris des choses sur le bateau et maintenant cela va beaucoup mieux », explique la navigatrice qui s’est fixé un objectif élevé : « à la 6.50, je voulais finir dans les dix premiers et j’ai fini dixième… alors on va faire pareil, viser le top ten, même si on sait bien que c’est très ambitieux pour une première course en Figaro ». Ambitieux, ça l’est effectivement au regard de la concurrence des 30 autres équipages, où l’on retrouve des vainqueurs de Transats, du Vendée Globe, de la Solitaire du Figaro, entre autres. Des noms aussi prestigieux que ceux de Vincent Riou, Jérémie Beyou, Roland Jourdain, Armel le Cléac’h…