Fils de Patrick Tabarly (le frère d’Eric), Erwan a fait son apparition en compétition sur la Solo Le Télégramme – Conseil Général Côtes d’Armor 1997. On avait alors découvert un garçon discret, presque timide, qui ne se cachait absolument pas dernière son nom célèbre.
Mais c’est véritablement en 1999 que le jeune homme a fait parler de lui. Engagé sur la Mini-Transat -"pour voir ce que je valais vraiment"-, il avait brillament remporté la 2e étape à Basse-Terre en Guadeloupe, terminant 4e au général.
Toujours placé jamais gagnant
"Après le Mini, je suis passé directement au Figaro sous les couleurs de Thales et Armor Lux". Six saisons plus tard, Erwan (31 ans) est toujours là. Avec, dans son sillage, quelques belles performances, mais, hélas, aucune grande victoire.
"Sur la Solo Générali, j’ai terminé 3e en 2003, 2e en 2004 et 3e en 2005 avec quelques victoires de manches. Sur la Solitaire du Figaro, j’ai réalisé mes meilleures places en 2002 (6e) et en 2004 (5e), terminant trois fois second et deux fois 3e sur des étapes. En 2003, j’ai fini 2e et donc vice-champion de France de course au large".
Toujours placé jamais gagnant en somme. Un fait qui ne l’agace pas plus que ça, l’homme étant du genre tenace et travailleur.
Grande soif de victoire
Sauf que début 2006, le skipper s’est retrouvé à quai : "Le contrat avec Thalès se terminait fin 2005, je le savais. Mais nous avons gardé d’excellents rapports", tient-il à préciser. Privé de partenaire, mais désireux de naviguer, il n’a pas hésité à demander à Gildas Morvan s’il voulait bien l’embarquer entre Concarneau et Saint-Barth’. "Je savais que Gildas cherchait quelqu’un". Entre ces deux valeurs sûres du circuit, l’affaire a été vite conclue : "Gildas et moi, nous avons une grande soif de victoire. Ça nous ferait du bien de la gagner celle-là". Jusqu’au mois de mai prochain, Tabarly va donc se consacrer pleinement à cette transat en double, tout en espérant que, d’ici là, il aura trouvé un partenaire : "Pour le Figaro et/ou le Vendée Globe, course que j’ai très envie de disputer : cette épreuve est passionnante à tous les niveaux : il y a la partie technique que j’adore, mais aussi le côté météo, sans oublier l’aspect découverte".
La monture idéale
Mais le Fouesnantais entend bien faire les choses. Pour lui, il n’est pas question de s’aventurer en solitaire autour du monde sur un monocoque dépassé : "Et il n’y a pas beaucoup de bateaux de la nouvelle génération sur le marché. Il y a juste "Virbac" (ndlr : le plan Farr de Jean-Pierre Dick) qui sera disponible après la Route du Rhum. L’idéal serait de racheter ce bateau-là". Un 60 pieds sur lequel Erwan Tabarly a participé l’an passé au Tour des îles britanniques : "Et ça m’avait bien plu".
Philippe Eliès
Erwan Tabarly : une année de transition
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