Accueillir l’America’s Cup n’est que le dernier chapitre en date d’une longue épopée qui commence dans les livres d’histoire il y a 750 ans lorsque le Roi Jaime 1er ‘ le Conquérant’ reprit aux musulmans une ville alors appelée Balansiya, citée que ces derniers avaient eux-mêmes développée après l’avoir prise aux Romains.
En 1238, l’actuel Port America’s Cup n’était constitué que d’un petit pont de bois et d’un quai. Les navires alliés à Jaime le Conquérant s’amarraient ici, les personnes qui gravitaient autour du port étaient exemptées de taxes, et la cité de Valencia s’étendait trois kilomètres plus loin, dans les terres.
Le port prospérait doucement lorsque Pedro III, le successeur de Jaime, reçut le privilège royal de développer le trafic maritime. Il étendit son influence à travers la Méditerranée jusqu’en Sicile et particulièrement Trapani, là où la 32e America’s Cup termina sa tournée en 2005 avec une victoire du Desafío Español 2007 dans l’ultime régate…
Au 14e siècle, la région fut durement frappée par les épidémies et la guerre. En 1348, la peste noire décima une grande partie de la population mais Valencia fut encore capable de se défendre avec succès face aux troupes Castillanes. En récompense, le Roi Pedro lui concéda le titre de « double loyauté » d’où les deux « L » qui ornent le blason de la ville.
Le trophée de Marseille
Au 15e siècle, les vaisseaux de l’Amiral Romeu de Corbera qui servaient sous le Roi Alfonso, prirent la mer pour conquérir la Sardaigne. Lors du voyage retour, la flotte se dérouta vers Marseille pour rencontrer ses anciens adversaires. De l’assaut de novembre 1423, la flotte ramena comme trophée la chaîne qui fermait l’entrée du port de Marseille. Depuis, elle est accrochée dans la cathédrale de Valencia.
A l’occasion de l’Acte d’ouverture de la 32e America’s Cup à Marseille, Jean Claude Gaudin, le Maire de la ville, avait demandé en plaisantant à Rita Barberá, le maire de Valencia, d’emmener avec elle quelques maillons de la chaîne afin de sceller leur amitié. Elle objecta poliment. Les deux équipes de la Coupe, les Français de K-Challenge et les Espagnols du Desafío Español pourront peut-être régler cette affaire sur l’eau …
Source Paco Tormo/C.El – ACM
























