Carnet de bord de Paul Cayard

Pirates of the Caribbean devant le cap de Bonne -Espérance
DR

"Le début de course a été dingue. Je ne m’étais pas trouvé sur un bateau non-manœuvrant depuis des années. Et la situation s’est répétée à plusieurs occasions lors des deux premières heures. Les bateaux reculaient, passaient d’un bord sur l’autre, c’était le chaos.

Le départ lui-même n’a pas été si mauvais. Nous avions environ 5 nœuds de vent et la flotte a passé la ligne sans souci majeur. Movistar a joué un joli coup en bout de ligne, au bateau comité. Mais il s’agissait seulement du premier acte du spectacle, car après cela, le vent est complètement tombé à moins de 2 nœuds tout en devenant erratique en termes de direction. Nous avons finalement atteint la première marque de parcours… située à 2,5 milles du départ… 1 heure et 45 minutes après le coup de canon. Alors que nous approchions de la bouée, plus un souffle d’air, le courant s’est mis à nous en éloigner. ABN AMRO 2 a réussi à passer la marque, et a semblé s’échapper. Nous avons fini par empanner (virer était impossible) pour tenter une seconde approche. A un moment donné, notre vitesse atteignait 1 nœud. Mais là encore, le vent s’est de nouveau effondré, et le courant nous a poussés directement sur la bouée, qui se trouvait à environ 100 mètres d’un gros cargo… Impossible de manœuvrer, pas de vent, du courant – autant dire que la situation n’était pas simple et parfaitement frustrante. Finalement, nous nous sommes dégagés, avons effectué notre pénalité, et sommes sortis de là. Toute la flotte a ensuite démarré dans un flux de SO. Movistar a fait du bon boulot lors de cette phase critique, ce qui lui a valu de prendre les commandes. Brasil 1 a par contre lui aussi connu pas mal de déboires, et s’est retrouvé dernier un bon moment, ayant également écopé d’une pénalité. Plus tard, l’équipage a bien négocié une option à terre, remontant à la seconde place grâce à une bonne vitesse. Nous avons été troisièmes un bon moment, avant de nous faire rattraper par Ericsson. Nous voilà maintenant bâbord amures, laissant derrière nous les côtes sud-africaines, cap au sud (…) Demain soir (mardi, ndlr), après avoir viré, nous repasserons bâbord pour traverser la bordure anticyclonique et retrouver d’ici quelques jours l’autoroute des flux d’ouest soutenus, qui nous permettront de gagner dans l’est rapidement (…)"

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Paul Cayard (traduction JB)