« Corentin fait une course splendide. Quand j’ai vu qu’il était revenu à 5 milles d’Yves Le Blevec, puis qu’il le dépassait, j’ai sauté de joie. S’il avait pris 60 milles de retard ça aurait peut-être été dur, mais ce n’est pas le cas. Quant à son passage du Cap Vert, je crois qu’il a simplement manqué de réussite, rien de plus. » Ce n’est pas une surprise, l’architecte et navigateur Samuel Manuard est un fervent supporter de Corentin Douguet. On le serait à moins : c’est lui qui a construit le bateau et même aidé Corentin à en connaître toutes les ficelles lors du Mini Fastnet que les deux hommes ont gagné ensemble à son bord cette année.Parmi le trio de tête – Corentin Douguet leader à 9h ce vendredi matin, suivi d’Yves Le Blevec à 13,5 milles et d’Alex Pella à 14,2 milles – E.Leclerc-Bouygues Telecom est le seul plan Manuard. Il date de 2004 alors qu’Alex Pella mène un plan Lombard de 2002 et Yves Le Blevec un vénérable Finot-Conq de 1995, vainqueur de la dernière édition aux mains d’Armel Tripon… Une édition où « Sam », comme on l’appelle dans le milieu, avait démâté à 24 heures de l’arrivée alors qu’il avait quasiment course gagnée.Pour Samuel Manuard, les véritables adversaires de Corentin Douguet ne sont plus nécessairement Yves Le Blévec et Isabelle Joschke. « Le bateau de Corentin est plus puissant que ceux d’Yves et d’Isabelle aux allures de reaching, pour moi ça ne fait strictement aucun doute. Et la trajectoire de Corentin est très propre, il n’a strictement rien à se reprocher. Je lis ici où là que le bateau a été construit pour cette dernière partie du parcours, pour être puissant à cette allure. Mais c’est faux. Le bateau a été construit pour faire toutes les courses d’une saison de Mini, voilà tout, pas plus la Transat qu’une autre. Il se trouve qu’il est effectivement très puissant à cette allure, mais il n’est pas mal aux autres non plus ! »
