L’écart au premier, François Gabart, est de 21 heures 20 minutes et 25 secondes. « Marco », qui participait à sa cinquième Route du Rhum consécutive (4e en 1998 en ORMA, 2e en 2002 en ORMA, 7e en 2006 en IMOCA, 3e en 2010 en IMOCA), a fait preuve d’une ténacité à toute épreuve pour sa dernière course à bord du monocoque Safran. Malgré de nombreuses avaries, il a su rester dans le trio de tête et conserver sa place sur le podium. Il est arrivé à Pointe-à-Pitre dans un état de fatigue extrême car privé de pilote automatique depuis plus de 72 heures. Petite anecdote : cela fait trois fois que « Marco » arrive à Pointe à Pitre un 15 novembre…
Pour sa dernière course à bord de son monocoque IMOCA sous les couleurs de Safran, Marc Guillemot s’adjuge la troisième marche du podium, comme il l’avait fait il y a quatre ans sur le même bateau. Le solitaire est arrivé extrêmement fatigué suite à de nombreux problèmes techniques, en particulier sur la fin avec une panne de pilote depuis quatre jours… Après les trois premiers jours de course dans des conditions de vent et de mer très musclées, Marco dans le trio de tête, rencontre quelques avaries. Le skipper de Safran se dépense sans compter pour rester dans le rythme imposé par les premiers (Gabart/Beyou) et en même temps gérer ses problèmes du bord. Dans les alizés, la course se complique. Les grains, les bascules donnent du fil à retordre au solitaire, et les problèmes du bord s’enchaînent.
A 950 milles de la Guadeloupe, Macif et Maître Coq s’échappent et relèguent Safran à plus de 100 milles dans leur tableau arrière. Le moteur perd de l’huile, la situation devient difficilement maîtrisable. Car sans pilote, impossible de barrer . La régate prend alors une autre dimension : elle devient une épreuve de force, un combat, où Marc pense à finir d’abord, tout en restant en course… si possible. Quatre jours avant la ligne d’arrivée, le pilote lâche, Marc se retrouve à barrer de jour comme de nuit.
Marc Guillemot à son arrivée au ponton à Pointe-à-Pitre : « Cette course s’est transformée en vrai combat, ce n’est pas du tout ce que j’avais envisagé au départ. Il a fallu faire avancer le bateau dans l’adversité avec tous les problèmes techniques que j’ai eus. Je crois que je n’avais jamais fait de course avec autant de problèmes qui se sont enchainés et qui en ont entrainé d’autres. Je me suis vraiment posé la question à 950 milles d’ici. Qu’est ce que je fais ? Je ne vais plus avoir d’énergie. Il a fallu se battre, et puis, petit à petit, on apprend à fonctionner avec ses problèmes, les gérer et jeter un œil aussi sur ce qui passe en course. Franchement, je pense que je me suis vraiment bien battu. »