Hugo Boss a pris la tête de la course suite à la blessure de Marc Guillemot contraignant l’équipage de Safran à l’abandon à l’approche de Gibraltar. De plus Hugo Boss a passé les 10 derniers jours avec Guillermo Altadill et José Muñoz sur Team Neutrogena dans son rétroviseur. Mais Pepe admet qu’ils n’y ont pas fait attention. « Je n’ai jamais regardé derrière pour savoir ce qu’ils faisaient. J’ai dit à Ryan ‘on peut gagner cette course, et si Guillermo choisit d’aller à droite, on ne doit pas y aller, on doit se conformer à notre stratégie comme on l’a fait jusqu’à présent. Donc on ne le surveillait pas. »
Ryan Breymaier revient sur les difficultés de la course : “Lorsque l’on tire sur la machine, elle n’apprécie pas toujours. Nous n’avons pas eu de problème majeur, rien qui ne nous a vraiment stoppés – des problèmes de système informatique, et nous avons endommagé le système de récupération d’eau pour les ballasts, ce qui a affecté notre vitesse. »
Et les problèmes se sont succédés du départ jusqu’à l’arrivée. L’un des incidents les plus marquants s’est produit sur le dernier jour de course, en approche de Barcelone, quand Hugo Boss s’est littéralement fait renversé par une monstrueuse rafale de vent. Pepe Ribes : « Aujourd’hui c’est la première fois que j’ai vu le mât d’un IMOCA 60 sous l’eau. Nous avons traversé une risée, pensant qu’il s’agissait simplement de la pluie, mais il y avait en réalité 50 nœuds, et nous avions les ballasts pleins et la quille basculée au maximum, le bateau s’est purement et simplement couché. Le mât est resté sous l’eau environ trois minutes. Le moteur a pris feu… On aurait pu rester collés là, sans moteur et sans batterie, donc on a eu beaucoup de chance. »
L’autre grosse épreuve à laquelle ils ont dû faire face reste les conditions extrêmes qu’ils ont rencontrées lors de la traversée du Détroit de Gibraltar. « Le Détroit est toujours un endroit difficile à passer, il fout faire un effort considérable pendant une dizaine de milles en sachant que de l’autre côté il n’y aura que 10 nœuds », explique Pepe. « Ce n’est pas simple de tirer des bords avec ce bateau dans 45 nœuds de vent, c’est difficile à gérer, surtout après 13 jours de course sous pression et la fatigue que cela représente. C’est encore un jour de plus où vous n’avez pas une minute de sommeil. »
Altadill et Munoz deuxièmes à Barclone
Neutrogena est arrivé à 01h05 ce matin au terme de 14 jours 6 heures 55 minutes et 17 secondes de course.
Guillermo Altadill : “Il y a eu des bons comme des mauvais moments. Le meilleur a certainement été l’arrivée parce qu’on avait l’impression d’aller plus vite et nous avions bon espoir de combler notre retard s’ils restaient encalminés. On avait la possibilité de gagner jusqu’à la fin. Les pires moments ont été ceux où on n’avait plus de vent et eux parvenaient à s’échapper plus vite que nous. Et hier ça a été particulièrement difficile de regagner du terrain.”