Yann Guichard poursuit sa préparation physique

Spindrift Racing
DR

Un trimaran bouge dans les trois dimensions, de jour comme de nuit. Se déplacer sur le trampoline, manœuvrer, barrer ou simplement vivre à bord, tout se déroule dans un univers en mouvement où le corps n’est jamais véritablement au repos, pleinement relâché. Cette tension permanente puise sur l’organisme qui doit répondre du tac au tac malgré la dette de sommeil, le bruit et l’humidité ambiante. « La voile est un sport qui demande une grande aptitude physique, » souligne Yann. « Sur un multicoque, on n’est jamais réellement debout mais toujours en appui, souple sur les jambes. Garder son équilibre et ne pas se blesser imposent d’avoir le corps parfaitement bien gainé. En parallèle, les changements de voiles ou les prises de ris en solitaire à bord de Spindrift 2 impliquent de 30 minutes à une heure et demie d’efforts. Il faut donc à la fois de la force physique mais aussi un bon ‘cardio’ et, surtout, être endurant. Avoir une forme irréprochable est crucial. »

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En sport étude voile dès l’âge de 11 ans à La Rochelle, Yann Guichard précise : « J’ai toujours fait du sport presque quotidiennement avec, au minimum, cinq séances par semaine. Depuis que j’ai décidé de courir La Route du Rhum, je suis passé quasiment à une séance le matin et une le soir, sept jours sur sept, mais cela ne me coûte pas, j’aime ça. Le sport fait partie de mon équilibre de vie. » 

Même si, comme Dona et les équipiers, il préfère les sports de plein air, la salle de musculation reste un passage obligé. « Cet hiver, nous avons travaillé en salle pour gagner en force musculaire. Après cette phase de ‘foncier’, nous allons attaquer maintenant le ‘spécifique’, avec un travail plus ciblé par rapport aux objectifs de la saison. En extérieur, j’adore le footing et je me suis mis au VTT car j’aurai un vélo à bord en solitaire pour utiliser aussi le bas du corps. En général, j’aime aussi le tennis et les sports collectifs comme le basket. »

Les marins dorment par courtes périodes et mangent des plats lyophilisés entre deux quarts, le rythme est totalement bouleversé avec de longues périodes d’éveil. Pour être prêt à vivre dans ce déséquilibre, il faut avoir une vie à terre la plus équilibrée possible. C’est le choix de Yann. « Quand je rentre de mer, j’apprécie comme tout le monde un bon steak frites mais on ne peut pas manger ça tous les jours quand on a des objectifs sportifs. Pour moi, cela doit aller avec une bonne hygiène de vie. Avec l’expérience, je me connais de mieux en mieux, cela me sert dans mon alimentation notamment. J’ai mis le gluten de côté par exemple, je privilégie ensuite les légumes et les sucres lents ce qui est normal lorsque l’on fait du sport. Je sais aussi quand sont mes heures de récup’ les plus efficaces et que 6h30 de sommeil par nuit me suffisent amplement. Ensuite, nous allons encore plus loin grâce aux tests ADN de notre partenaire Genes-x. Nous commençons notre collaboration mais j’ai déjà appris grâce à leurs observations que j’ai des os solides alors que je suis ‘à risques’ au niveau ligamentaire. J’adapte donc ma préparation pour protéger, par exemples, mes ligaments croisés et mes talons d’Achille. »