Une nuit de répit après la bataille des premières 24 heures. Simon Troël (Entreprendre en Cornouaille) et Fabien Delahaye (Skipper Macif) avouaient ce matin en avoir bavé. A la vacation de 5 h, même si les voix sont embrumées par la fatigue, les marins soufflent. « La nuit fut beaucoup moins agitée que la précédente. Nous prenons tout doucement notre rythme à bord. Nous prenons le temps de nous reposer. Actuellement il n’y a pas beaucoup de vent, environ 12 nœuds de nord, et moins de vagues » racontait Nicolas Lunven (Generali).
Programme du jour : le passage du DST, zone interdite de passage pour les Figaro Bénéteau 2 de la Transat AG2R. Alors, est ou ouest du DST ? Les skippers ne sont pas très bavards sur le sujet, car cela veut dire beaucoup pour la suite. « On a bien notre idée en tête par où passer, mais nous allons la garder pour nous car cela conditionne pas mal notre stratégie. » avouait ce matin Fabien Delahaye (Skipper Macif). Pour l’heure, le vent de nord devrait bientôt tourner au nord-est et se renforcer au passage du cap Finisterre. Les bateaux devraient donc filer sous spi à vive allure avant de longer les côtes portugaises plus où moins à l’ouest. Car la grosse inconnue à ce jour demeure cette petite dépression qui rôde devant Porto, et la descente vers La Palma qui ne semble pas très claire pour le moment. « La suite, la descente vers Palma, devrait être un petit peu compliquée. Cela s’annonce délicat car il y a une petite dépression à contourner. Nous allons rester vigilants sur son évolution. » explique Fabien Delahaye.
Gildas Morvan raconte
Gildas Morvan et Charlie Dalin sont arrivés au ponton à Port la-Forêt aux alentours de 17h45 hier après leur démâtage pendant la première nuit de la Transat. Retour sur l’incident avec le skipper. « Nous savions que le vent allait monter. Charlie venait de me réveiller et nous étions tous les deux sur le pont. Nous nous apprêtions à prendre un ris dans la grand voile mais à ce moment-là, ce n’était pas encore très fort, il y avait entre 22 et 25 nœuds. Subitement, le bas hauban a cassé. Le mât est tombé. Au début, j’ai eu l’impression qu’une drisse venait d’être choquée et que le bateau contre-gitait. J’ai eu du mal à comprendre que c’était le mât qui partait, contrairement à Charlie qui, lui, a tout de suite percuté. Ensuite, nous avons entendu un grand « clac » et l’espar est tombé tout doucement sur le côté. Heureusement, nous étions tous les deux au vent du bateau.Les balcons ont été arrachés et quelques chandeliers pliés. Malheureusement, nous n’avons pas récupéré grand-chose. Là, tout s’est effondré d’un seul coup. A un moment, nous avons envisagé de repartir avec un nouveau mât. Nous avons regardé les fichiers météo pour voir si c’était jouable en repartant cette nuit. Finalement, nous nous sommes vite rendus compte que cela n’en valait pas la peine car nous aurions eu 200 milles de retard et l’objectif, c’était quand même la victoire.Ce démâtage est mon premier gros pépin technique et mon premier abandon avec Cercle Vert.»
Classement de 5h
1 SAFRAN – GUY COTTEN Gwenolé Gahinet/Paul Meilhat à 3585,1 milles de l’arrivée
2 GENERALI Nicolas Lunven/Eric Peron à 0,89 mille
3 GEDIMAT Thierry Chabagny/Erwan Tabarly à 2,16 milles
4 BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE Corentin Horeau/Michel Desjoyeaux à 2,3 milles
5 INTERFACE CONCEPT Jean Le Cam/Gildas Mahé à 2,4 milles