A 38 ans, Sébastien Josse possède un curriculum vitæ éclectique : Solitaire du Figaro, Vendée Globe, transatlantiques, Volvo Ocean Race, mais sa participation à la Route du Rhum 2014 sera une première ou presque . un bizuth de l’épreuve mais aussi de l’exercice qui consistera à rallier Pointe-à-Pitre en solitaire et en multicoque après plus de 3 500 milles de course. Dans la classe Ultime il se trouvera face aux mensurations de ses concurrents : 31 mètres pour Banque Populaire VII, 34 mètres pour le nouveau Sodeb’O ou encore 30 mètres pour l’Idec de Francis Joyon . et cela sans compter sur l’éventuelle participation de Spindrift 2 avec ses 40 mètres de longueur. C’est à la barre du Multi70 Edmond de Rothschild, alias Gitana XV, que le skipper a choisi de s’élancer de Saint-Malo l’automne prochain. Pour cela, le trimaran connaîtra un rapide chantier, qui démarrera dans les prochains jours à Lorient : « Nous allons principalement travailler sur l’ergonomie pour adapter le plan de pont du Multi70 au solitaire : plus de protection au poste de barre et au piano, installation d’un poste de veille extérieur pour minimiser le temps passé à l’intérieur . Le travail réalisé sur le pilote automatique sera également essentiel pour espérer mener le bateau au maximum de son potentiel. » expliquait le navigateur.
Depuis quatorze ans, le Baron Benjamin de Rothschild écrit l’histoire des Gitana sur deux ou trois coques. Mais la conjoncture actuelle, notamment la situation de la classe MOD70, oblige l’écurie de course au large et ses membres à imaginer l’avenir différemment. C’est pourquoi le Gitana Team a choisi de se lancer une nouvelle fois dans l’aventure du Vendée Globe ; une décision sportive mais aussi humaine comme le détaillait Cyril Dardashti, le directeur général du Gitana Team : « Le MOD70 ne propose pas aujourd’hui de circuit pérenne – aucune course n’est programmée avant 2016 – et les récentes annonces du collectif Ultim manquent encore de garanties à nos yeux tant sur la structure qu’offrira cette « classe » que sur les épreuves qui pourraient être organisées pou r ces géants. Mais ce projet nous intéresse et nous resterons attentifs à ses évolutions. Préparer un voilier prototype pour une aventure telle que le Vendée Globe est un beau défi pour notre équipe et passionne tout le monde. Cette épreuve est une compétition à part ! »
La page de ce nouveau projet est encore blanche : construire un bateau ou optimiser un navire existant ? Si l’option d’un monocoque neuf est finalement préférée avec qui et où le construire ? Quelles améliorations apporter à un bateau de la génération actuelle ? Autant de questions sur lesquelles travaillent actuellement Sébastien Josse et l’ensemble de l’équipe. Le Gitana Team entend bien se donner les moyens de ses ambitions et mettre toutes les chances de son côté pour offrir à Sébastien Josse un navire à la hauteur de son talent. Ainsi, parallèlement à la préparation du grand rendez-vous de la saison 2014 – la Route du Rhum – l’équipe du Baron Benjamin de Rothschild planchera dès cette année sur le futur monocoque IMOCA de l’écurie. Un planning qui devrait permettre à Sébastien Josse d’intégrer le circuit IMOCA courant 2015 afin de prendre part aux courses du calendrier de la classe avant la grande échéance du Vendée Globe 2016.
S’il annonce la deuxième expérience de Vendée Globe pour le Gitana Team, ce nouveau projet marquera la troisième participation du marin à cet Everest des mers. Sébastien Josse était en effet présent sur les éditions 2004-2005 et 2008-2009 et n’a jamais caché son envie de revenir sur l’épreuve : «Mon histoire avec le Vendée Globe a débuté il y a 12 ans, en 2002, quand on m’a confié la barre de mon premier projet Imoca. C’était le Vendée de la découverte. Je partais sur un bateau ancien qui ne pouvait pas vraiment prétendre à la victoire. Mais ces trois mois de navigation et ma 5ème place m’ont appris bien d’autres choses. Cette course m’a relevé… En 2008, l’année de ma deuxième participation, je reviens cette fois à la barre d’un monocoque neuf de nouvelle génération. La course s’est malheureusement arrêtée prématurément au large de la Nouvelle-Zélande sur une casse structurelle. Ce t abandon a été une grande frustration et j’avais jusqu’à ce jour la sensation de ne pas avoir fini mon histoire avec le Vendée Globe. Je suis très heureux des choix du Gitana Team et je suis conscient de la chance incroyable que m’offrent Ariane et Benjamin de Rothschild en nous permettant de nous engager sur une telle aventure. Le Vendée Globe c’est un morceau de vie pour un marin et ça va bien au delà d’une course.»




















