Le Brésil en ligne de mire

Départ Open Demi-Clé 2004
DR

Au départ de La Rochelle, la Mini Transat s’élance par le plateau de Rochebonne vers le cap Finisterre, un point capital sur cette première étape de 1 350 milles, puisque la flotte peut ensuite faire route directe vers Puerto Calero (côté Est de Lanzarote). Le « dégolfage » est toujours une phase délicate sur toutes les transatlantiques car il faut négocier le point de sortie, plus ou moins proche de la côte ibérique, sachant que le plateau continental est à une quarantaine de milles des rivages espagnols, que le trafic maritime est localisé entre 10 et 20 milles des falaises espagnoles et que les pêcheurs s’intercalent entre la côte et les rails de cargos. D’autre part, selon les situations météorologiques, les changements arrivent par l’Est ou par l’Ouest : en régime dépressionnaire, c’est plutôt par le large que se génère un flux de secteur Ouest qui tourne progressivement au Nord puis au Nord Est en arrivant sur l’archipel canarien. En situation anticyclonique, le flux de Nord bascule lentement vers l’Est mais le décalage se fait de la côte vers le large. Il n’est donc pas toujours bien venu de tirer tout droit vers les Canaries après le passage du cap Finistère…
Et après le départ donné samedi à 17h17 devant le Fort Boyard, la météo prévoit un bon flux de secteur Nord Est 15 nœuds qui pourrait monter jusqu’à 25 nœuds et plus près des côtes espagnoles, ce qui laisse entendre que les premiers Minis devraient « tourner à gauche » dès lundi midi, et les derniers lundi soir mais il faudra alors bien gérer ce « coup de pied aux fesses » car à trop allumer, on se brûle les doigts… Surtout que l’avantage ne sera pas énorme à la sortie du cap Finisterre puisqu’il faudra ensuite négocier la bordure d’une dorsale anticyclonique qui s’échappe vers le Sud : les leaders de la première étape devraient donc s’amarrer à Puerto Calero dès le samedi 24 septembre. De quoi bien récupérer avant le départ de la seconde étape, 2 900 milles vers Salvador de Bahia le samedi 8 octobre !
Mais sur cette première partie du parcours, l’important est de valider le bateau et le skipper, non de partir en vrac à la première vague tout dessus pour épater la galerie… Car les solitaires n’ont plus le droit qu’à 72 heures d’escale technique entre les étapes : il ne faut donc ni démâter, si casser ses safrans comme cela est arriver à nombre de concurrents, particulièrement il y a quatre ans… dans des conditions météo similaires ! Reste que cette première étape devrait être rapide car un flux portant devrait pousser la flotte jusqu’à l’archipel. De là à faire mieux que Sébastien Magnen, détenteur du temps de référence sur la Mini Transat en 1999 avec 6,71 nœuds de moyenne sur la totalité du parcours !

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