Tous bien au nord de la latitude des Sables

GDF Suez
DR

Deux équipages auraient bien aimé participer à la bagarre, mais se trouvent un peu en retrait suite à des avaries de drisse. A bord de Mr Bricolage, c’est la drisse du code zéro qui s’est rompue, obligeant l’équipage à ramener la voile qui chalutait. Sur Solidaire en peloton, la drisse de grand-voile a cassé au niveau du mouflage de tête de mât. Thibault Vauchel-Camus est monté dans le mât et a opéré un double lashing pour maintenir la voile en tête. Seul inconvénient, l’équipage ne peut plus affaler et aura sûrement besoin d’aide à l’arrivée aux Sables d’Olonne.

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Pendant la remontée assez laborieuse de Horta vers les Sables, Halvard Mabire continue d’envoyer des messages en laissant vagabonder son humeur sur le clavier de l’ordinateur du bord….. Cet après-midi  à la troisième place derrière Maré et le leader GDF Suez, le Class40 Campagne de France progresse à la latitude de Brest. Mais toute la flotte est bien au nord de la latitude des Sables avec Patrice Bougard et Gilles Dadou les plus au nord à 300 milles à l’ouest de Land’s End et à seulement 150 milles du Fastnet !  

 

Halvard Mabire : “Le Bonheur est dans le près… à condition toutefois qu’il n’y ait pas plus de 15 noeuds de vent et que la Mer soit plate. La Mer plate, c’est pas souvent au Large. Donc celui qui a pondu cette phrase n’a pas beaucoup pratiqué la course au Large, ou plutôt, il devait penser à nos belles “Campagnes de France” et non à l’exercice bizarre qui consiste à systématiquement vouloir aller avec un navire à voile dans la direction d’où vient le vent. Pour approfondir le sujet du près, si c’est agréable dans les conditions décrites ci-dessus, au-delà, ça se corse. Disons que de 15 à 20 noeuds, et la mer qui va avec, avec un Class40, cela devient “sportif”. Sportif, c’est pour les gens qui pensent que ça fait du bien de se faire mal, autrement dit c’est pénible pour le commun des mortels.

Au delà de 20 noeuds, c’est “la Guerre”. Personne n’aime ça, sauf éventuellement quelques Mer Cenaires qui y trouvent leur compte en deniers sonnants et trébuchants. Ceux-ci n’y vont pas pour la gloire ni pour le panache ou l’honneur, mais pour l’argent. C’est bien connu, on se bat toujours pour ce qui nous manque. Au-delà de 25 / 30 noeuds, c’est “l’Enfer”. La définition de l’Enfer étant que c’est l’endroit où l’on souhaiterait voir son pire ennemi, et encore, à condition d’être spécialement méchant et rancunier.

Ces considérations sur le près en Class40 sont à méditer par tout organisateur de course qui s’apprêterait à envoyer au front une flotte en pensant bien au chaud que “25 noeuds fichier”, c’est pas tant que ça, et qu’après tout les Marins sont là pour en chier. Il faut savoir que les “noeuds fichier” sont largement hors taxes et quand on y ajoute la TIPP, la foncière d’Entreprise, la CSG, le foncier, la TVA et enfin l’ISF pour les gros bateaux, on se retrouve sur l’eau avec souvent 40 noeuds dans la tronche. Heureusement, ce n’est pas le cas pour l’instant et nous ne blâmerons donc pas les gentils Organisateurs des Sables Horta.
Par contre, en montant dans le car de ce voyage organisé, on ne nous avait pas  dit qu’on visiterait tout le bled et ses environs. Tout, y compris les curiosités, les ruines etc… mais pas les bistrots…
Pour ce qui est de la navigation sur Campagne de France, en ce moment c’est simple. Il suffit juste de regarder la direction du vent, et c’est le cap à suivre. Pour ce qui est de la tactique, c’est plus compliqué. Comme chacun sait, un voilier ne peut pas avancer face au vent, à moins d’utiliser son Lombardini ou tout moteur d’une autre marque pouvant éventuellement faire un usage équivalent. Nous sommes donc contraints de tirer des bords, et là où ça se complique c’est de choisir lequel. Sinon, autre truc rigolo, on est un tiers de la flotte à nous être retrouvé comme par  hasard au petit matin. C’est pourtant pas la place qui manque. Y a pas à dire, l’homme doit être grégaire, au fond. Où alors c’est qu’il y en a qui ont peur de s’ennuyer, vu que ça risque d’être un tantinet longuet notre affaire. En tous cas c’est rigolo comme sur une petite parcelle d’Océan il peut y avoir à la fois si peu de monde et autant de nationalités. Du coup ça cause pas trop à la VHF car on peut comprendre qu’à la longue le français ce soit gavant pour ceux qui ne sont pas d’ici…

Classement de 16h

1 GDF SUEZ Sébastien Rogues / Fabien  Delahaye à 421.8 milles de l’arrivée
2 Mare Jörg Riechers / Sébastien Audigane       à 11.2 nm du leader
3 Campagne de France Halvard Mabire / Miranda Merron à 12.1 nm
4 RED Mathias Blumencron / Volker Riechers à 12.2 nm
5 BET 1128 Gaetano Mura / Samuel Manuard à 12.6 nm
6 Phoenix Europe Carac Louis Duc / Stéphanie Alran à 14.6 nm
7 Eärwen Goulven Royer / Bertrand Buisson à 15.1 nm
8 Solidaires en Peloton Victorien Erussard / Thibaut Vauchel-Camus à 22.1 nm
9 Mr Bricolage Damien Rousseau / Stéphane Le Diraison à 23.2 nm
10 Groupe Picoty Jean Christophe Caso / Rémi Beauvais à 27.7 nm