Dans les temps du record absolu
A noter également que Thomas Coville en solitaire est ce matin dans les temps du record en équipage de l’américain Steve Fossett à bord du maxi catamaran Cheyenne. En 2003, l’équipage avait rallié San Salvador en 9 jours, 13 heures et 31 minutes, à la vitesse moyenne de 17 nœuds.
SODEBO doit maintenant parcourir 1942 milles en 6 jours et 9 heures, à la vitesse minimum de 12 nœuds. Pour battre le record de Francis, Thomas doit franchir la ligne d’arrivée avant le 9 juillet à 13h57.
Pour l’instant, c’est un sans faute mais rien est joué. D’heure en heure, le skipper puise un peut plus dans ses réserves et cette nuit a été particulièrement éprouvante. Toujours en bordure de l’anticyclone de Açores, SODEBO a traversé plusieurs zones de grains dans le noir complet d’une nouvelle nuit sans lune ; des conditions où il est impossible de distinguer les nuages. Sous gennaker, la voile la plus grande et la plus capricieuse, un grain mal anticipé peut se révéler très dangereux. « J’ai roulé 4 fois le gennaker pour remettre le solent (voile plate plus petite). A chaque fois, c’est un effort physique supplémentaire et nerveusement il faut savoir que les grains sont des dangers permanents, surtout en solitaire. C’est là où il y a le plus de risques de chavirage. Je me suis installé un petit camping dans le cockpit pour ne pas dormir et je n’ai pas fermé l’œil de la nuit » confiait ce matin Thomas d’une voix fatiguée. « Nous sommes à la mi parcours et je ne pense pas que l’on ait fait beaucoup d’erreur. Je me sens pas mal dans le coup, mais loin de moi l’idée que les choses sont faites. Tant de choses peuvent encore arriver. Je n’ai rien abîmé, le bateau est comme au départ, il n’y a que moi qui soit plus fatigué. De savoir que l’on est à mi chemin met aussi une certaine pression car il reste encore beaucoup de travail avant l’arrivée. »
Avant les plages de sable blanc des Bahamas, près de 2000 milles restent encore à parcourir. La météo sur les Antilles semble meilleure que prévue : la dépression tropicale redoutée en début de semaine se décale vers Cuba et ne creuse plus autant. En revanche, la casse devient plus que jamais l’ennemi n°1. Au delà du choc cruel et imprévisible avec un OFNI, le trimaran SODEBO doit résister encore pendant 6 jours à ce rythme effréné.