Avec une entame sous spi, des vents de 15 à 20 nœuds et de longues heures de glisse, la Transat Bénodet – Martinique a plutôt gâté ses dix-sept marins. Encouragé par un départ en fanfare, Gildas Morvan s’est un temps octroyé la tête de la flotte avec la ferme intention de la garder. Aguerri à l’exercice de la conduite sous spi et dur au mal et au sommeil, le Finistérien a fait jouer son statut de ténor. Totalement décomplexé face à son étiquette de nouveau venu dans la série, le Portugais Francisco Lobato prenait l’avantage à 16 heures en ce lundi, portant à la connaissance de chacun tout le bien qu’il faut penser de lui. Mais à ce stade de la partie, il n’est nul besoin de rappeler que tout est à faire et que les écarts sont infimes, en distance au but tout au moins. Avec une quinzaine de milles d’écart entre le premier et le dernier, l’amateur Louis-Maurice Tannyères (ST Ericsson), l’heure n’est évidemment pas aux jugements définitifs sur les chances des uns et des autres. Tout juste faut-il quand même s’attarder sur les 17 milles qui séparent, en latéral, le solitaire le plus au Nord – Eric Baray (Ven Dan Vwel 972) – du plus sudiste, Eric Péron (Macif 2009)dont le décalage et le cavalier seul seront à observer.
Le Cap Finisterre dans tous les esprits
Moins anecdotique que les classements du jour, c’est le proche avenir qui préoccupe les solitaires. Confrontés à un affaiblissement du vent pour quelques heures, tous savent qu’un premier obstacle se présente sur leur route. Actuellement soumis à un régime de Nord Ouest force 3, les concurrents devront, dans les prochaines heures, choisir le moment opportun pour déclencher un empannage avant de se voir soumis à des vents de Nord Nord Est, se renforçant à 6 beaufort au passage du Cap Finisterre. Autant dire que sur les premiers milles d’une transatlantique dont on sait qu’elle devrait se jouer en grande partie au portant, la préservation des spis sera de mise.
Attendu pour demain matin, la négociation de ce premier écueil prendra d’avantage les allures d’une phase attentive de pilotage que de stratégie pure et dure. Il n’empêche qu’elle creusera forcément un trou dans les réserves des marins qui s’accordaient tous à dire, à la mi-journée, que toute récupération, même précaire, était bonne à prendre afin de rester à l’affût au large de la péninsule ibérique.
Classement de 16h
1 Francisco Lobato ROFF à 3282.9 milles de l’arrivée
2 Gildas Morvan CERCLE VERT à 0,3 mille
3 Nicolas Lunven GENERALI à 0,4 mille
4 Thomas Rouxel BRETAGNE – CREDIT MUTUEL PERFORMANCE à 0,6 mille
5 Erwan Tabarly NACARAT à 0,9 mille