Vissé en tête depuis le deuxième jour après le départ, le « Chti » inscrit son nom au palmarès tout juste un an après son succès sur la Transat 6.50. Tout comme un certain Yves Parlier vainqueur en 1994 en IMOCA à Pointe-à-Pitre, il s’adjuge la victoire sur ces deux transats « en solo majeur ». « Je suis très heureux ! Déjà de gagner une Mini, il y a un an, c’était pour moi difficile d’imaginer d’y participer, de la remporter… Et dix mois après de gagner cette Route du Rhum après une saison de 10 mois en Class 40, c’est fabuleux ! Quand je suis parti de Saint-Malo, j’avais une grosse grosse envie de me faire confiance, dans les choix que je prendrai, dans mes décisions. Rapidement, 3-4 jours après le départ, j’ai réalisé que je pouvais imposer mon rythme. Psychologiquement, c’est vachement important, ça m’a donné la niaque. Et emmener comme ça une flotte de 45 acharnés, c’est énorme !"
Thomas revient sur sa course : « Nous avons eu des conditions vraiment pas faciles du tout, et tout du long ! La traversée par la face Nord, c’était quand même copieux. La course a été dure aussi aussi parce que la météo a été compliquée et qu’être devant, cela impose de ne pas faire ses choix en fonctions de la flotte, de prendre les décisions en premier et d’y aller franchement. Les 24 dernières heures ont été une partie de la course la plus dure. Il y avait beaucoup de vent sous le vent de Guadeloupe qui descendait des montagnes : j’ai eu jusqu’à 25-30 nœuds, beaucoup de grains… Des petits soucis de pilote aussi ont fait que je n’ai pas trop dormi depuis 36 heures. Je suis physiquement très fatigué, mais l’adrénaline me tient…"
Ce midi, Nicolas Troussel était à une vingtaine de milles Du vainqueur et devrait boucler sa course en fin d’après-midi. Thomas Ruyant: " Je ne m’attendais pas à avoir Nico (Troussel, ndlr) si proche de moi à l’arrivée. Quand il parti au Sud, je me suis dit chic, je ne donnais pas cher de sa peau. Mais il a toujours été très vite. C’est un sacré marin, il a chaque fois trouvé les portes de sortie qui vont bien. C’est lui qui m’a donné plus de mal, qui m’a fait le plus peur dans les derniers jours…"
En approche du Nord de la Guadeloupe, Samuel Manuard (Vecteur Plus) et Yvan Noblet (Appart City) progressent collés-serrés. Bord à bord, ils naviguent "full contact" : moins de 0,1 mille les séparent à 47 milles de l’arrivée ! Rien n’est alors joué pour la 3è marche du podium des Class 40.