La mise à l’eau d’un bateau est toujours un moment fort pour une équipe de course au large. Celle de Président, le voilier de Jean le Cam et Bruno Garcia pour cette deuxième édition de la Barcelona World Race, ne fait pas exception à la règle. Autour de l’ancien bateau de Mike Golding, loué pour l’occasion, l’équipe technique s’affaire à détecter les éventuels points de faiblesse tout en travaillant à éliminer tout ce qui risque d’être superflu pour un tour du monde. Jean Le Cam constate que lors de la Route du Rhum les bateaux d’ancienne génération tiennent la dragée haute aux prototypes dernier cri.
Le skipper breton explique pourquoi il participe à la Barcelona : « La première, c’est que j’aime bien naviguer en double, la deuxième c’est que c’est quand même une excellente préparation pour le prochain Vendée Globe. Sans oublier que partir de Barcelone, cela reste quand même magique. Et puis, c’est pas mal de sortir du circuit français, d’aller se confronter avec de nouvelles têtes, de sortir de notre petit train-train… »
A la différence de ses courses précédentes Jean Le Cam n’a pas participé à la conception du monocoque à bord duquel il va participer à ce tour du monde en double. « Dans la mesure où le bateau est loué, on ne peut faire des modifications qu’à la marge. Mais globalement, je retrouve sur Président, la philosophie globale qui avait guidé mon précédent bateau. Donc je m’y sens plutôt à l’aise. Je reste persuadé que ce bateau a un très gros potentiel de vitesse. Hier, nous avons procédé à la mise à l’eau du bateau qui a été suivie du contrôle de jauge. On va ensuite tester les voiles que l’on a fait faire pour la course. A partir de la dernière semaine de novembre, on sera en stand-by pour trouver la bonne fenêtre météo pour rejoindre Barcelone où nous devons être avant le 15 décembre. »
Kito de Pavant contraint à l’abandon dans la transat
Le skipper méditerranéen se réjouissait de participer à la Route du Rhum. Son plan Verdier-VPLP (Groupe Bel) optimisé au fil des navigations l’autorisait à nourrir quelques ambitions. A la lutte en tête de flotte dès la sortie de Manche, Kito se voyait bien jouer un scénario dans lequel il pourrait prétendre jusqu’au bout à la victoire finale. Mais ses espoirs se sont envolés dans l’ouest des Açores où l’axe qui supporte le vérin de sa quille hydraulique a brutalement cassé. La mort dans l’âme Kito a dû faire demi-tour, cap sur Horta, où il a pu retrouver son équipe, fiabiliser la réparation de fortune et envoyer son bateau en convoyage jusqu’à Port-Camargue qu’il devrait atteindre en fin de semaine.
Jean-Pierre Dick frustré
Pour Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), cette Route du Rhum devait venir valider les milliers de milles déjà parcourus à bord puisque, Jean-Pierre a ramené son bateau de Nouvelle-Zélande à la voile. Hélas, des problèmes d’alimentation électrique récurrents et la perte d’un génois ont gâché en partie la course du navigateur niçois. Malgré quelques défauts de jeunesse, son bateau lui semble bien né et surtout, le navigateur se sent parfaitement préparé physiquement pour son nouveau défi.
Michel Desjoyeaux, perplexe
Auteur d’une option sud radicale, Michel Desjoyeaux (Foncia) n’a finalement pas pu se comparer réellement aux autres ténors de la série IMOCA à l’exception d’Arnaud Boissières qui lui a longtemps tenu la dragée haute sur une route sud. A l‘arrivée en Guadeloupe, Michel, avec sa franchise habituelle, s’interrogeait sur les ressorts qui l’avaient poussé à prendre cette option, a priori peu évidente. Le double vainqueur du Vendée Globe avouait qu’il allait devoir analyser les raisons qui l’avaient poussé dans une option qui s’est vite révélée perdante. Mais on peut faire confiance au marin de Port-la-Forêt pour vite trouver les solutions et revenir encore plus fort au départ de Barcelone.




















