Marc Guillemot a pris la troisième place de cette neuvième édition de la Route du Rhum grâce à une option osée pour le final autour de l’île de la Guadeloupe. Le skipper de Safran était très heureux de ce dénouement après deux semaines de mer particulièrement sollicitantes. Cette troisième marche du podium parmi les monocoques Imoca était encore incertain il y a 24 heures car ils étaient trois prétendants pour cette place. Mais grâce à son option Ouest prise depuis deux jours, Safran a pu terminer vent de travers quand ses concurrents, Jean Pierre Dick (Virbac Paprec 3) et Vincent Riou (PRB) devaient faire du vent arrière dans une brise très faible.
Marc Guillemot : « Il n’y a pas de bateau moins rapide que les autres. Bilou a fait une course magnifique dès le départ. Ce n’est pas tant une question d’architectes, une course en solitaire, c’est d’abord une course d’Hommes ! Et de ce point de vue, Roland Jourdain a démontré tout son talent : bravo ! Il a fait une course sans couac. Vu de l’extérieur, il a été « sage » dans tous les sens du terme. Tous, nous avons fait des erreurs, moi aussi sous spinnaker : Bilou a su donner le rythme, il est un premier incontestable. Quant à Armel, il a toujours été incisif comme il a su le faire cet été pour la Solitaire du Figaro. Je suis très heureux d’être sur le podium avec deux concurrents de cet acabit ! Je leur dis bravo : ils ont été les meilleurs. »
« J’ai eu des soucis techniques, pas énormes, mais ça prend la tête et du temps. J’imagine que je ne suis pas le seul dans ce cas, mais n’oublions pas que nous sommes solitaires… J’ai trop attaqué sous spi, et cela m’a mis en difficulté. Après, il faut savoir rester zen ! Parce que tout s’écroule quand tu t’emportes. J’ai réussi à rester à l’attaque pour le final et je ne suis pas mécontent de revenir en avant et de terminer sur le podium… Je sais que je n’ai pas été le meilleur, mais je ne lâche jamais dans ces situations et ce résultat marque cette détermination. Un truc que je n’aurais jamais imaginé faire en solitaire, c’est tenir le spi avec 28 à 36 nœuds de vent ! Quel bonheur… Même si ça m’a coûté deux sorties de route. C’était du stress, mais du plaisir incroyable. Je suis hyper heureux d’avoir pu faire cette course, de m’être bien battu jusqu’au bout pour ce podium ! Je suis content de cette troisième place même si je visais plus haut. Il y a encore plein de choses à faire ensemble… »