Pour le skipper de Brit Air il y a eu plusieurs moments clés dans sa course. « D’abord la décision de partir au nord qui n’était pas forcément évidente à prendre. Tout le monde ne l’a pas prise. Et puis ensuite, il y a eu des phases de transition. Je pense qu’il fallait être attaquant, appuyer sur le champignon, savoir bien abattre ou bien lofer pour aller chercher le système suivant. Bilou l’a très bien fait. Moi, je l’ai peut-être fait avec un peu de retard. C’est ce qui m’a fait avoir 20-30 milles de retard que je n’ai jamais réussi à rattraper. Bilou a fait une course parfaite. Il n’y avait pas grand-chose à faire pour le doubler. Je suis content de ma deuxième place. »
Armel content de son bateau
« On n’était pas forcément les grands favoris pour cette course avec un bateau d’avant-dernière génération. Mais c’est un bateau que je connais bien, qui a du métier. Avec ce bateau, j’ai terminé trois fois deuxième de grandes courses : 2e de la Transat Anglaise derrière Loïck Peyron, deuxième du Vendée Globe derrière Michel Desjoyeaux et deuxième maintenant de la Route du Rhum derrière Roland Jourdain. C’est à chaque fois des courses que je réussis avec ce bateau-là en solitaire ».
Une météo compliquée
"Elle a été compliquée car il y avait beaucoup de systèmes de transition, des décisions très importantes à prendre dès le début de course. Il fallait choisir son camp pour quasiment 10 ou 15 jours. Le lendemain du départ, pas mal de monde a dû passer du temps à la table à cartes. Quand on a vu Michel (Desjoyeaux) et Arnaud (Boissières) partir dans le sud, on a eu quand même des doutes. Ensuite, il y a eu beaucoup de transitions avec de la mer très croisée, très forte. C’est jamais agréable pour les bateaux. Ça tape beaucoup, c’est très humide. Je suis fatigué car il y a eu beaucoup de manœuvres à faire. C’est un peu la guerre, mais au final, ça en vaut le coup. "
Un souci d’énergie
Le skipper breton revient aussi sur un souci technique qu’il avait depuis la toute première nuit de la course. « J’ai eu une voie d’eau et tout le circuit électrique a pris l’eau. La batterie moteur était sous l’eau et a cramé. Je n’avais plus qu’un alternateur sur deux. C’était un peu la recherche de l’économie d’énergie pendant quatorze jours. et je n’ai plus de gasoil depuis hier. Je n’avais donc plus de moyen de recharger les batteries, à part les panneaux solaires, mais ça ne charge pas assez. Je n’ai pas pu basculer la quille sur le dernier tour de l’île. J’ai essayé de barrer un maximum pour ne pas utiliser le pilote automatique. C’était un peu compliqué. La nuit, j’éteignais les feux. J’essayais de consommer le minimum d’énergie pour tenir jusqu’à la ligne d’arrivée. »