Un finish qui traîne en longueur

Roland Jourdain Veolia Environnement
DR

A moins de cent milles de l’arrivée à Pointe-à-Pitre, les premiers monocoques, sont soumis à la torture suprême pour les marins : la pétole et l’incertitude qu’elle génère. Qu’ils progressent à un, deux ou trois nœuds, tous souffrent d’une course qui s’éternise et met leurs nerfs en pelote. C’est tout du moins le sentiment auquel doit être soumis en ce samedi matin Roland Jourdain. Dans son sillage, 88 milles plus loin, l’actualité de la nuit est à mettre au crédit du Finistérien Armel Le Cléac’h, revenu à la deuxième place, en détrônant par la même occasion Jean-Pierre Dick. Mais pour ces deux derniers comme pour la quasi totalité de la flotte, la lenteur extrême domine.

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En Multi 50, l’ambiance n’est pas non plus aux excès de vitesse et on fait durer le plaisir ou l’inconfort, c’est selon. En tête depuis hier, Lionel Lemonchois conforte son avance sur Lalou Roucayrol (Région Aquitaine – Port Médoc) et pouvait au moins se réjouir d’avoir "tricoté dans le bon sens". Pour le reste, le marin d’expérience qu’il est s’étonnait encore de la situation atlantique du moment : " Normalement, à 270 milles de la Guadeloupe, on est au portant, sous gennaker, on marche à 20 ou 30 nœuds selon les bateaux et on compte les heures avant d’arriver. Là on en est encore à compter les jours". Quelques jours encore donc avant de voir le premier de cette classe des multicoques de 50 pieds couper la ligne d’arrivée à Pointe-à-Pitre.

Chez les Class 40, le Nord à toujours les faveurs du classement, bénéficiant d’une trajectoire au plus proche de la route directe, Thomas Ruyant, le plus extrême, arrondissant sa route depuis ces dernière heures et devançant toujours Yvan Noblet (Appart’City). Mais pour ces deux là, la menace sudiste jusque là reléguée plus loin dans le classement et incarnée par Nicolas Troussel, gronde. Remonté comme un coucou suisse, le skipper de Crédit Mutuel de Bretagne poursuit sa remontée de classement en classement jusqu’à occuper ce matin la troisième marche du podium. Bien décidé à ne pas s’arrêter en si bon chemin ce dernier, dont on connaît les qualités de finisseur, entend bien miser son va-tout sur les derniers jours de course. Une inconnue demeure toutefois ; cette météo si imprévisible et pour le moment si décalée.