Les IMOCA très ralentis, Jourdain toujours en tête

Veolia Environnement Route du Rhum 2010
DR

Dans ces conditions particulièrement tordues, Roland Jourdain (Veolia Environnement) a réussi à conserver une avance confortable sur son premier poursuivant, Armel Le Cléac’h (Brit Air), toujours pointé à 80 milles derrière. Normalement, un tel retard, équivalent pratiquement à la distance restant à parcourir pour le premier, serait rédhibitoire. Mais sur ce Rhum, rien n’est acquis. La deuxième place d’Armel est également menacée par les trois suivants qui abordent l’arc antillais par la face nord. Jean-Pierre Dick (Virbac-Paprec 3), Vincent Riou (PRB) et Marc Guillemot (Safran) sont quasiment alignés sur une nouvelle ligne de départ axée est-ouest.

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Depuis hier soir, ces cinq premiers concurrents se traînent à des vitesses déprimantes. « C’est pas super fun » se plaint Vincent Riou. « Quand il n’y a pas de vent, c’est gonflant ! » plaisante Marc Guillemot qui rit jaune. Avec Jean-Pierre Dick, ces trois-là se tiennent en 22 milles et pointent à un peu plus de 100 milles du leader. Bien que Bilou soit le mieux placé pour réussir un doublé historique en monocoque, la victoire ne sera acquise que sur la ligne d’arrivée.

Sylvain Mondon de Météo France, qui a collaboré avec Marc Guillemot (Safran) avant le départ explique ce qui se passe: « Depuis plusieurs jours déjà, les alizés sont très faibles sur les Antilles. Les quatre premiers multicoques en ont déjà fait les frais puisque le final des maxi-trimarans a été de plus en plus délicat au fil des jours. Lorsque les premiers monocoques Imoca pointeront leurs étraves à proximité de l’arc antillais, les conditions seront encore plus délicates à exploiter. En effet, la zone de vent faible est beaucoup plus étendue ce week-end qu’elle ne l’était les jours précédents. Ainsi la gestion des dernières 24h ou 36h de course est extrêmement compliquée pour l’approche de la Guadeloupe car ce sont les phénomènes locaux tels que les effets de brise, la canalisation par les îles ou les grains orageux qui vont produire du vent. Dans de telles conditions, les modèles de prévision numérique utilisés par les logiciels de routage ne sont pas vraiment utiles car les phénomènes locaux ne sont que partiellement ou pas représentés. Ainsi les choix stratégiques ne peuvent pas s’établir grâce à ces outils modernes : il est donc nécessaire de s’appuyer sur une connaissance des phénomènes d’une part et une expérience de la zone de navigation et de ces spécificités d’autre part. »

Classement de 11h40
1 Roland Jourdain Veolia Environnement 2,7 nds à 88,7 milles de l’arrivée
2 Armel Le Cléac’h Brit Air 4,6 nds à 80 milles du leader
3 Jean-Pierre Dick Virbac Paprec 2,4 nds à102,6 milles
4 Vincent Riou PRB 2,3 nds à 112 milles
5 Marc Guillemot Safran 2,2 nds à 125,1 milles
6 Christopher Pratt DCNS 1000 7,8 nds à 268,8 milles
7 Michel Desjoyeaux FONCIA 11,5 nds à 475,5 milles
8 Arnaud Boissières Akena Vérandas 10,5 nds à 496,2 milles
Abandon : Kito De Pavant Groupe Bel