Hier mardi à 17 h, le système de lashing de Prince de Bretagne a cédé, la grand voile s’est retrouvée sur le pont et les pièces bloquées en tête de mat. Lionel a pris alors la difficile décision de faire cap vers l’Espagne pour y chercher assistance. Sa déception était évidemment immense. Les quelques heures qui ont suivi l’avarie, cap à l’est, avec un bateau enfin à plat, ont permis à ce marin tenace de réfléchir et surtout de trouver coûte que coûte une solution pour pouvoir se hisser en tête de mât dès les premières lueurs du jour.
A 8h ce matin, Lionel a contacté son équipe technique pour annoncer qu’il avait bricolé un système avec les moyens du bord pour se rendre en tête de mât. Ils ont fixé, ensemble, un délai d’une heure et demie durant lequel le skipper de Prince de Bretagne se consacrerait à la réparation et redescendrait sur le pont pour prévenir son équipe que tout était OK. L’ascension était risquée, et Lionel devait grimper les 25 mètres de son mât à la seule force des bras et des jambes. En rajoutant la hauteur de la coque, le skipper se retrouvait bringuebalé à plus de 30 mètres de haut, soit l’équivalent d’un immeuble de 9 étages…
Trois heures en tête de mât !
10h20, toujours pas de nouvelles. L’inquiétude commençait à s’installer à terre, son équipe à terre mettait alors en place le système de sécurité avec Jean Maurel, directeur de course, et le MRCC de Madrid qui se tenaient prêt à intervenir. On relativise tout de même un peu. Chacun sait que Lionel est un acharné et que s’il est toujours là-haut, c’est qu’il ne compte pas redescendre sans avoir réglé le problème. Les minutes continuaient néanmoins de défiler et l’angoisse montait à terre.
12h15, c’est la délivrance. Lionel décroche son iridium et contacte la terre. Il va bien, malgré une jolie frayeur en haut de son perchoir sur lequel il est resté coincé trois bonnes heures , ne sachant pas comment se libérer de son système pour redescendre tranquillement le long du mât. Bonne nouvelle, il a récupéré les pièces et il repart sur la route des Antilles immédiatement. Il explique : « c’est bon, je suis redescendu, j’ai récupéré les pièces, j’ai ma petite idée pour réparer tout ça. Appelez le voilier (Incidences) pour qu’il me donne son avis. Et sinon, envoyez la météo, pour moi c’est reparti, je suis d’ores et déjà en configuration course. »
A 12h40, Prince de Bretagne renvoyait la grand voile. Actuellement, Lionel essaie de s’alimenter et de s’accorder quelques minutes de repos.
(source V.G/F.E)
























