Le Cap Finisterre est à présent dans le sillage de la flotte de la Transat AG2R-La Mondiale. Après un Golfe de Gascogne idyllique, les nuages sont de retour sur la course et un front orageux et pluvieux est attendu avec son lot d’incertitudes sur la route à suivre. En attendant, le duo Jeanne Grégoire – Gérald Véniard (Banque Populaire) retrouve sa place de leader provisoire devant Kito de Pavant et Sébastien Audigane (Groupe Bel) et Armel Tripon et Franck Le Gal (Gedimat).
Le passage au large de l’extrémité nord-oust de la péninsule ibérique n’aura cette année ni sacré ni condamné personne au sein de la flotte. "Un coup pour rien" donc ou presque, la flotte étant toujours relativement groupée. Dans des conditions devenues instables et un vent d’environ 8 noeuds d’Est au petit matin, trois tendances semblent se dessiner en Atlantique.
Banque Populaire, Groupe Bel et Gedimat en tête
Le classement accorde ce matin ses faveurs au groupe de l’Ouest emmené par Jeanne Grégoire et Gérald Véniard. Au centre, le Groupe Bel de Kito de Pavant et Seb Audigane et le Gedimat d’Armel Tripon et Franck Le Gal complètent le podium provisoire. Enfin, à l’Est, Gildas Morvan et Bertrand de Broc (Cercle Vert), cherchent eux aussi une trajectoire idéale. D’un extrême à l’autre, les deux représentants de Saint-Barth, eux, ne sont guère d’accord : Miguel Danet et Damien Cloarec (Concarneau – Saint Barth) ouvrant la parenthèse à l’Ouest et Richard Lédée et Christophe Lebas (MemoireStBarth.com) – qui se sont recalés vers la flotte – la ferment toujours au plus près de la terre.
Ils ont dit
Jeanne Grégoire (Banque Populaire), leader au classement de 5h
"On ne s’est pas beaucoup reposé sur les dernières 24h. On en profite maintenant car nos efforts ont payé en passant le Cap Finisterre. On est premier au classement de 5h mais il y a beaucoup de travail car les autres bateaux restent près et groupés dans l’ensemble. Chaque petit mille est toujours bon à prendre pour la suite. Les conditions climatiques sont très changeantes et cela va influer sur notre stratégie des prochaines heures. On verra bien à quelle sauce on va être mangé, en attendant on se donne à fond pour continuer à grappiller quelques milles".
Kito de Pavant (Groupe Be) 2e :
"Les conditions n’ont pas été très simples. On a eu un ralentissement en début de nuit et maintenant ça avance doucement. Nous pensions qu’en passant le Cap Finisterre, il y aurait plus de bouleversements dans le classement, que les écarts se creuseraient, mais les bateaux sont toujours très proches les uns des autres. Tout ça pour rien, c’est très frustrant !
Au début, on a eu du mal à se caler, on était surexcité et on avait du mal à dormir. On n’était pas en phase, mais petit à petit on se met dans le rythme. Finalement les classements ça va, ça vient et cela va être compliqué dans les jours à venir, car la météo est changeante. Je pense qu’il vaut mieux être au large qu’à terre comme MémoireStBarth.com, car il y a plus de vent et il est plus régulier en mer…"
Franck Le Gal (Gedimat) 3e :
"Ce n’est pas simple de rester collé au paquet, mais on fait de notre mieux. Nous avons pris la décision en fin d’après-midi de glisser sous le paquet au Cap Finisterre. On a eu un petit souci, on a du changer de voile et en fait le bateau avance d’autant mieux, il est beaucoup plus stable ! Pour rester au contact des bateaux, il faut cravacher car ils vont vite, c’est comme une Solitaire du Figaro mais en double. On a utilisé nos réserves, on ne dort pas beaucoup. Les conditions demandent de la concentration, car on essaye d’aller au plus vite, donc on se relaye bien pour être en condition optimale… ce qui n’enlève rien à la bonne ambiance qui règne à bord!"